Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) exprime, dans un communiqué, sa grande inquiétude quant à la situation sanitaire ainsi que la colère face aux décisions de la tutelle qu’il juge éloignées de la réalité du terrain.
Les praticiens affiliés au SNPSP mettent en garde contre l’épuisement des personnels et le manque de moyens dont ils disposent pour faire face à l’épidémie et réclament d’être impliqués dans la stratégie de lutte contre la Covid-19.
«Les différents rapports qui nous parviennent de plusieurs bureaux régionaux faisant le suivi de la crise liée à la Covid-19 font état d’une augmentation inédite du nombre de cas de contaminations à des degrés divers dans plus de vingt wilayas», peut-on lire dans le communiqué rédigé par le SNPSP qui se dit d’autant plus préoccupé que cette situation entraîne «une pression supplémentaire dans toutes les structures sanitaires du secteur public, créant la saturation des services hospitaliers et de réanimation».
«Devant cette situation difficile et compte tenu de l’hémorragie que connaît le secteur de la santé publique, les praticiens restent mobilisés malgré le peu de moyens et du matériel de protection ainsi que la suspension répétée des congés annuels. Le fait est que les praticiens ne bénéficient pas des tests de dépistage ni de la couverture médicale et psychologique, encore moins des mesures incitatives décidées par le président de la République au profit des professionnels de la santé depuis plus d’une année», déclare le Snpssp.
Le syndicat dirigé par le Dr Lyes Merabet se désole de l’absence du dialogue entre le ministère de tutelle et le partenaire social dans la stratégie de lutte nationale contre le coronavirus afin de faire face à toutes les projections liées à la détérioration de la situation sanitaire dans notre pays.
Aussi rejette-t-il les notes numéro 2 et 3 publiées par la Direction générale de la prévention et de la promotion de la santé du 22 janvier 2022 portant sur la campagne nationale de vaccination et qui donne, aux yeux des syndicalistes qui y sont affiliés, une fausse impression sur la réalité de la mobilisation des personnels de la santé sur le terrain depuis le début de la campagne.
Ils y voient surtout un déni de l’épuisement et du manque des ressources humaines que vivent actuellement les équipes médicales, d’autant que cela coïncide avec la nouvelle campagne de vaccination des personnels de l’éducation nationale et la propagation exponentielle du virus.
Celle-ci nécessite, selon le syndicat, une intensification des opérations de dépistage et un renforcement de l’application des mesures de prévention sanitaire et l’ensemble des protocoles sanitaires dans tous les secteurs et toutes activités. «De telles décisions soulignent le décalage observé depuis le début de la mise en œuvre du plan de lutte contre la pandémie, entre l’administration centrale qui prend seule les décisions et la réalité du terrain», souligne-t-on.
Et d’ajouter : «Il est à s’interroger sur les raisons pour lesquelles le ministère de la Santé se refuse à impliquer le partenaire social dans la construction d’une stratégie de lutte contre l’épidémie d’autant que les affiliés au syndicat sont mobilisés dans les salles de soins, dans les polycliniques et dans les unités de soin au sein des écoles et des universités».
Le SNPSP rappelle que les revendications socio-économiques des praticiens de la santé publique sont encore «ignorées» malgré les engagements tenus par la tutelle. «Le syndicat des praticiens de la santé publique incombe au ministère de la Santé l’entière responsabilité des répercussions que pourrait engendrer le climat professionnel difficile que subit actuellement les praticiens de la santé», considère-t-il.
Et de réclamer de façon urgente un réajustement du déroulement du plan de gestion de la lutte contre la pandémie ainsi que la prise des dispositions nécessaires afin de fournir les moyens et le matériel nécessaires à la prévention au profit des médecins généralistes ainsi que de mettre en œuvre les mesures incitatives décidées par le président de la République avec, en premier lieu, le règlement des primes liées à la Covid.