Lors d’un séminaire réservé aux arbitres d’élite de la FAF tenu à l’ISTS d’Alger durant l’année 1995, et avec ce que le pays vivait comme terrorisme, pressions et tentations de toutes parts, la Commission centrale des arbitres (dirigée alors par Abderrahmane Bergui) a eu l’ingénieuse idée d’inclure dans le programme technique une intervention d’une grande personnalité du football national contemporain.
Laquelle personnalité sportive ayant, en compagnie de ses coéquipiers, fait beaucoup dans le militantisme sportif en tant que footballeur pour l’indépendance du pays au moment où il menait une vie paisible en tant que professionnel en France. L’invité d’honneur était Hamid Zouba !
Il s’est adressé aux arbitres sans document préalablement préparé. Dans la salle, face aux arbitres attentifs et réceptifs, il régnait un silence de cathédrale tellement sa moralisante et non moins percutante allocution fut magistrale. Avec sa voix pleine de sincérité et d’émotion touchante avec des mots directs regorgeant de respect pour les «hommes» qui étaient en face de lui, il a énuméré les raisons ayant conduit les footballeurs algériens au mois d’avril 1958, pourtant très cotés et même vénérés dans leurs clubs respectifs et avec l’équipe nationale de France ainsi que les grands avantages financiers connus, à rallier la cause nationale suite à l’appel des dirigeants du FLN de l’époque.
Abandonnant de plein gré tout ce confort matériel et sans se soucier de ce que sera fait demain. Seule l’indépendance de l’Algérie comptait pour ces grands footballeurs professionnels. Par cette intelligente allocution, Hamid Zouba voulait faire une projection de la conjoncture difficile que vivait le pays en cette période de terrorisme, pour rappeler aux arbitres présents que seules les vertus, le désintéressement à répondre aux multiples tentations avec cette volonté d’accomplir honnêtement ses missions arbitrales dans une conjoncture difficile comptent et compteront à jamais pour les arbitres qui méritent respect et considération et qu’on appellera affectueusement les véritables «magistrats des stades». Voilà ce qu’a laissé cette gloire pour la famille de l’arbitrage à garder en mémoire ! Un coup de sifflet d’honneur strident empreint de respect à tout instant à la mémoire de cet authentique militant.