- Le prix de la baguette de pain a augmenté ces derniers jours. Qu’en est-il réellement ?
Ce n’est pas nous qui déterminons le prix de la baguette mais les matières premières. Nous ne pouvons pas faire de baguette qu’avec la farine subventionnée et de l’eau.
Les intrants, tels que la levure, le sel, l’améliorant, et aussi les frais liés aux différentes factures, à savoir l’électricité et les salaires des travailleurs, sont tous compris dans le prix de la baguette, qui date de plus de 25 ans.
Tous ces facteurs ont fait que les prix augmentent. C’est tout à fait légitime qu’un boulanger cherche sa marge de bénéfice, d’autant que le coût de revient de la baguette est de 12 DA.
Soit 4 DA de différence du prix réglementé. La décision d’aller vers 15 DA est une solution de survie pour les artisans boulangers qui sont tous menacés par la faillite.
- Vous avez tenu plusieurs réunions avec les pouvoirs publics. Y a-t-il eu des résultats ?
S’il y avait eu des résultats, nous ne serions pas arrivés à ce stade où 13 000 boulangers ont mis la clé sous le paillasson entre 2015 et 2021. C’est une véritable alerte.
Nous sommes en négociations avec le ministère du Commerce depuis 2012. Les négociations n’ont abouti à absolument rien, sauf à nous faire perdre du temps à discuter sans résultats réels pour sauver la filière.
- Donc, la solution c’est d’aller vers une baguette à 15 DA…
Comme je vous l’ai dit, le prix de revient de la baguette est de 12 DA. La solution est très simple. Il s’agit de réétudier le prix de revient, lui rajouter la marge des boulangers, leur offrir des avantages et fixer un nouveau prix.
Sans cette solution, nous sommes poussés directement vers la faillite. De plus, je tiens à souligner que les boulangers ont été très «sages» en optant pour l’augmentation du prix au lieu d’aller vers une grève générale qui aurait pénalisé beaucoup d’institutions, notamment les hôpitaux, les cantines scolaires et plus largement toute la population.