Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a effectué hier une visite officielle en Algérie. A son arrivée à l’aéroport international d’Alger, il a été accueilli par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Accompagné d’une importante délégation composée, notamment, du ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, de la ministre de la Famille et des Affaires sociales Mahinur Özdemir Göktas, du ministre de l’Energie et des Ressources naturelles Alparslan Bayraktar, du ministre du Trésor et des Finances Mehmet Simsek, du ministre de la Défense Yasar Güler, du ministre du commerce Ömer Bolat, du ministre des Transports et des Infrastructures Abdulkadir Uraloglu, du président de l’Agence nationale de renseignement (MIT) Ibrahim Kalin, le chef d’Etat turc s’est entretenu avec son homologue algérien sur les relations bilatérales et les questions régionales et internationales d’intérêt commun, à leur tête la situation chaotique en Palestine.
Les entretiens entre les deux dirigeants ont été élargis aux membres des délégations des deux pays. Les deux chefs d’Etat ont ensuite coprésidé la deuxième session du Conseil de coopération de haut niveau, qui a été sanctionnée par une déclaration commune. Lors de cette session, une dizaine d’accords de coopération et de mémorandums d’entente entre l’Algérie et la Turquie ont été signés. Ils concernent, entre autres, l’énergie, l’aérospatial, les archives, la santé, le commerce, l’environnement, l’enseignement supérieur et la production cinématographique.
Perspectives ouvertes
S’exprimant lors d’une conférence de presse, animée conjointement avec son homologue turc, le président Tebboune a réaffirmé l’excellence des relations bilatérales. Des relations qu’il a qualifiées de «solides». «Si nous devons, suite à cette fructueuse rencontre, évaluer les relations algéro-turques à l’occasion de la tenue de cette session, nous dirons en toute sincérité que ces relations sont solides avec des perspectives ouvertes à davantage de coopération eu égard à la volonté politique sincère en Algérie et en Turquie», a déclaré M. Tebboune qui considère la visite du président turc en Algérie comme une «échéance importante» dans le cours des relations entre les deux pays, malgré «les circonstances particulières et exceptionnelles marquant actuellement la situation au double plan régional et international».
Le chef de l’Etat a affirmé que les échanges qu’il a eus avec son homologue turc ont «constitué une opportunité précieuse ayant permis d’évoquer les relations bilatérales en général et les réalisations concrétisées ensemble depuis la tenue de la première session du Conseil de coopération de haut niveau algéro-turc, devenu aujourd’hui un conseil de coopération stratégique».
Le président Tebboune a souligné dans ce sillage «la dynamique de coopération économique et d’échange commercial qui a notablement évolué ces dernières années». Avec un volume d’échanges commerciaux de plus de cinq milliards de dollars en 2022, l’Algérie est devenue le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique et la première destination des investissements turcs dans le continent avec plus de 6 milliards de dollars.
Aussi, cette dynamique économique se traduit par une forte implantation des entreprises turques en Algérie.
Selon des chiffres officiels, il y a actuellement plus de 1500 entreprises turques présentes sur le marché algérien. Elles activent dans divers secteurs, de l’énergie au commerce en passant par le textile, le bâtiment et l’agroalimentaire.
M. Tebboune estime que les échanges commerciaux entre les deux pays dépasseront d’ici la fin de l’année les 6 milliards de dollars. Les deux pays travaillent pour les porter à plus de 10 milliards de dollars, à moyen terme. La dernière rencontre officielle entre le président Tebboune et son homologue turc remonte au mois de juillet.
Six milliards de dollars
C’était au palais de Dolmabahçe à Istanbul à la faveur d’une visite d’Etat de trois jours. En septembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est rendu en visite de travail en Turquie où il a coprésidé avec son homologue turc, Hakan Fidan, les travaux de la deuxième session de la Commission mixte algéro-turque de la planification. Les représentants de 12 départements ministériels, à savoir l’Industrie, l’Energie et les Mines, les Transports, la Pêche et les Productions halieutiques, l’Agriculture, la Justice, l’Education, le Commerce, les Finances, les Travaux publics, la Culture et l’Enseignement supérieur, ont participé à cette session qui a été consacrée à l’évaluation des avancées enregistrées dans la mise en œuvre des décisions prises par les dirigeants des deux pays. Il s’agissait d’une rencontre préparatoire de la mouture finale des projets d’accords de coopération qui ont été signés hier à Alger.
«Les deux pays ont réalisé des progrès sans précédent dans l’histoire de leurs relations bilatérales, en vue de leur élargissement à tous les secteurs et domaines offrant des opportunités de coopération et de partenariat multiples au mieux des intérêts de nos deux pays», avait affirmé M. Attaf, en marge de sa visite.
Parmi les secteurs où la coopération bilatérale est très développée, l’on peut citer la métallurgie, la sidérurgie, le textile, le bâtiment et les travaux publics (BTP).
La coopération économique commence à s’étendre à d’autres secteurs, tels que les énergies renouvelables, les mines, l’agriculture saharienne et l’industrie pharmaceutique. Une coopération qu’Alger voit comme «fructueuse et prometteuse».
Tenue d’un forum économique algéro-turc
Un forum économique algéro-turc a été tenu hier à Alger, sous la coprésidence du président Erdogan et du Premier ministre, Mohamed Nadir Larbaoui. Organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) au Centre international des conférences (CIC), ce forum, auquel ont pris part des hommes d’affaires et des chefs d’entreprises des deux pays, vise à «donner une nouvelle impulsion au partenariat économique et à explorer les opportunités d’affaires et d’investissement entre les deux pays». Il constitue également une occasion pour les participants de tisser des contacts et de dénicher d’éventuelles possibilités de partenariat dans divers domaines, tels que l’industrie, l’énergie, les mines et les travaux publics. R. N