Logement, salaires et lutte contre la spéculation et l’inflation, les promesses du président de la République pour 2024 accordent la part du lion au volet social.
Samedi, lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, Abdelmadjid Tebboune a tenu à être rassurant en s’adressant à la classe moyenne notamment. «Nous devons continuer à prendre en charge les problèmes de la classe moyenne», a-t-il dit en abordant le dossier du logement.
Parmi les leviers employés pour valoriser cette classe sociale frappée sévèrement par la crise économique et la dégradation du pouvoir d’achat, le pouvoir exécutif mise beaucoup sur la disponibilité du logement aidé, sachant que l’Algérien veut être propriétaire et a le sentiment d’être à la rue lorsqu’il est locataire, a précisé le président Tebboune. Pour ce faire, les formules AADL et LPA ont essaimé sur le territoire algérien pour le bonheur de centaines de milliers de familles dont les revenus sont au-dessus du plafond limitant l’accès au logement social et en dessous du seuil renvoyant vers le promotionnel.
Pour «protéger» donc la classe moyenne, considérée comme «la base stabilisatrice» de la société, le Président a promis que la réalisation de logements ne s’arrêtera pas et qu’«il n’y a pas d’autre solution que la formule de location-vente», ajoutant que le coût de réalisation de ces logements est sous contrôle, d’autant qu’il est algérien à 100 %.
En réaffirmant son engagement à défendre la classe moyenne et à répondre à ses préoccupations, le président de la République sait l’importance du défi. «Nous prenons en considération nos problèmes et nous œuvrons à les résoudre avec nos propres moyens», a-t-il déclaré.
La question du logement n’est pas la seule priorité de la présidence. Devant les représentants des médias, le président de la République s’est étalé sur l’aspect social de sa gouvernance en voulant s’attaquer à l’ogre qui taraude de plus en plus les Algériens et préoccupe l’exécutif, à savoir le pouvoir d’achat des citoyens et les salaires.
Parmi les mesures sur lesquelles compte la Présidence, l’augmentation des salaires est une solution inévitable d’autant que celle décidée en janvier et appliquée déjà pour les salariés de la fonction publique est satisfaisante, selon Tebboune.
En effet, près de 8 millions de salaires, pensions de retraite et allocations chômage, ont été touchés par les hausses appliquées cette année, dont 2,8 millions concernent les fonctionnaires. Mesure satisfaisante, mais «insuffisante», a-t-il précisé, en réitérant son engagement à porter l’augmentation à 50% d’ici 2024.
Pour l’exemple, parmi les maillons les plus fragilisés de la classe moyenne, les enseignants universitaires ont été oubliés pendant plus d’une décennie.
Ce pourquoi, en mai dernier, le Président a instruit le gouvernement de procéder à la révision à la hausse des salaires de ce corps qui compte 65 500 enseignants et chercheurs universitaires. D’autres corps de métier devront bénéficier d’ici l’année prochaine de décisions similaires.
La lutte contre le fléau de la spéculation et le problème de l’inflation fait partie aussi du programme social de Tebboune pour 2024. Lors de l’entrevue du samedi, reproduite par la télévision et la radio publiques, le locataire d’El Mouradia a réitéré ses engagements à les réduire au maximum.
L’inflation ayant atteint en 2022 le record de 9 % est un sérieux challenge pour le chef de l’État qui sait qu’il ne sert à rien d’augmenter les salaires si les prix continuent à prendre l’ascenseur.
Par ailleurs, les mesures de répression, prises en janvier pour mettre un terme aux pratiques commerciales illicites visaient à préserver la stabilité des prix et protéger le pouvoir d’achat du citoyen.
La cupidité sans limite de certains commerçants et la complicité de certains agents de l’administration font vivre cependant des prolongations à ce fléau d’où la nécessité soulignée par le président de la République de poursuivre les efforts de lutte.