Le président Tebboune à Rome pour une visite de trois jours : Un partenariat qui se consolide

26/05/2022 mis à jour: 05:42
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Photo : D. R. / Archives

A peine rentré de Turquie, le président Tebboune a entamé hier une visite d’Etat de trois jours en Italie, à l’invitation de son homologue, Sergio Mattarella. Cette visite vient ainsi conforter le dynamisme des relations bilatérales entre Alger et Rome. Elle fait écho à celle effectuée en novembre 2021 par le président italien à Alger, suivie en avril dernier par celle du président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi.

Une semaine à peine après son retour de Turquie, où il avait effectué une visite de trois jours, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est envolé hier pour l’Italie, où il devait entamer là aussi une visite d’Etat de trois jours à l’invitation de son homologue, Sergio Mattarella.

«Cette visite revêt une importance particulière dans le raffermissement des liens d’amitié historiques et le renforcement des relations bilatérales dans de nombreux domaines, notamment dans le volet économique, et ce, dans le cadre d’une vision nouvelle des deux Présidents visant à insuffler une nouvelle dynamique au dialogue et à la coopération stratégique entre les deux pays voisins et amis», a souligné la présidence de la République dans un communiqué cité par l’APS.

Pour rappel, l’Algérie et l’Italie sont liées par «un accord d’amitié, de coopération et de bon voisinage depuis plus de 18 ans», indique l’APS.

Et cette visite d’Etat vient «consolider des relations bilatérales dans de nombreux domaines, avec l’ambition affichée d’élargir ce partenariat au-delà du secteur énergétique pour englober l’industrie mécanique, l’agriculture, le tourisme et l’enseignement supérieur», détaille l’agence officielle.

«Convergence de vues»

Le séjour romain de M. Tebboune vient surtout appuyer des échanges sur le plan bilatéral, qui se sont multipliés ces derniers mois entre Alger et Rome.

Rappelons qu’en novembre 2021, les 6 et 7 novembre exactement, le président de la République italienne, Sergio Mattarella, avait effectué une visite d’Etat de deux jours en Algérie.

M. Matarrella, qui était venu «à la tête d’une délégation importante», s’était rendu alors à la Basilique Saint-Augustin, à Annaba, et au site archéologique Hippone, dans la même ville. «Nous nous sommes mis d’accord sur tout.»

C’est en ces termes que Abdelmadjid Tebboune avait résumé le caractère fructueux des entretiens qu’il avait eus en ce samedi 6 novembre 2021 avec son hôte italien. Les deux chefs d’Etat avaient mis l’accent sur une «convergence de vues sur toutes les questions d’intérêt commun».

Se félicitant de la qualité des relations bilatérales entre les deux pays, M. Tebboune les qualifiera de «fortes», gageant dans la foulée qu’elles seront «consolidées dans un avenir très proche».

Il avait probablement à l’esprit, entre autres rendez-vous cruciaux, la prochaine réunion du Haut comité algéro-italien de coopération.

En parlant de coopération, c’est très spécifiquement sur le terrain économique que l’expertise et le savoir-faire italiens, il faut le dire, sont le plus attendus, «notamment dans le renforcement des petites et moyennes entreprises, un tissu industriel faisant la réputation de l’Italie», note l’APS.

De son côté, le président italien avait qualifié les relations algéro-italiennes d’«anciennes, solides et stratégiques», «et nous travaillons, avait-il ajouté, afin de les renforcer et de les consolider davantage». Sergio Mattarella avait plaidé pour la diversification du partenariat économique entre les deux Etats, au-delà de l’énergie.

Il avait également été question, dans l’agenda des discussions entre les deux hommes, de la situation politique internationale et régionale.

Et là aussi, il faut croire que l’entente était presque parfaite entre les deux leaders. M. Mattarella avait fait état, en tout cas, d’une «convergence de vues», spécialement sur le dossier libyen.

Le président italien avait insisté, par ailleurs, sur la poursuite de la concertation politique pour le règlement de la crise en Libye et au Sahel.

Trois accords importants avaient été signés lors de cette visite, dans les domaines de l’éducation, de la justice et du patrimoine. Pour l’éducation, l’accord portait sur l’ouverture d’une école internationale italienne à Alger.

Concernant la justice, un protocole de jumelage entre les Ecoles supérieures de la magistrature d’Algérie et d’Italie a été conclu. Enfin, un accord-cadre a été signé entre l’Ecole nationale supérieure de sauvegarde du patrimoine culturel et sa restauration, basée à Tipasa, et l’Institut central de la restauration de Rome.

Près de 6 milliards de dollars d’échanges commerciaux en 2020

Autre visite d’importance à mentionner après celle du président de la République italienne, celle effectuée le 11 avril dernier par le président du Conseil des ministres en Italie, Mario Draghi.

La particularité de cette visite est qu’elle intervenait dans un contexte international des plus tendus, marqué par les retombées de la guerre en Ukraine, l’Italie cherchant à se défaire du gaz russe.

La visite de M. Draghi a été couronnée par la signature de deux accords énergétiques. «Le premier accord portant sur la livraison de gaz par l’Algérie à l’Italie a été signé, côté algérien, par le PDG de Sonatrach, Toufik Hekkar, et côté italien par le PDG du groupe ENI, Claudio Descalzi.

Le second accord est une déclaration commune d’intention visant à renforcer la coopération dans le domaine de l’énergie, signée, côté algérien, par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et côté italien, par le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio», rapportait l’APS. Il convient de rappeler que «l’Algérie est le deuxième fournisseur de gaz de l’Italie».

Notre pays «a exporté 14,8 milliards de mètres cubes vers l’Italie en 2020, à travers le gazoduc TransMed, soit une progression de 12% par rapport à 2019. Sa part de marché en Italie a ainsi augmenté à 22% en 2020, contre 18% en 2019», détaille l’agence officielle.

«Le TransMed, d’une capacité de 33,15 milliards de mètres cubes/an, ajoute l’APS, relie l’Algérie à l’Italie en passant par le territoire tunisien.» Et de poursuivre : «L’Italie achète annuellement plus du tiers du gaz algérien exporté, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union européenne fournisseurs de l’Algérie.»

Il faut savoir, par ailleurs, qu’en 2020, «le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars, dont 3,5 milliards d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards d’importations de ce pays, des 
équipements en particulier».

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