Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a reçu jeudi soir l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, dans le cadre de sa visite à la partie sahraouie.
La rencontre s’est déroulée au siège de la présidence de la République sahraouie, en présence du représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordinateur avec la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), Mohamed Sidi Omar, de la conseillère à la présidence de la République chargée de l’information et du monde arabe, Nanna Labat Rachid, et des assistants de M. de Mistura, selon l’agence de presse sahraouie SPS.
La partie sahraouie l’a notamment informé, selon SPS qui a rapporté l’information, de «la position de la direction sahraouie reposant sur une seule base, à savoir permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination garanti par les lois et les chartes internationales». Ils ont également réitéré l’engagement du peuple sahraoui à «défendre fermement et par tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée, ses droits légitimes pour recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble des territoires occupés». Le diplomate italo-suédois avait auparavant tenu une séance de travail avec des dirigeants sahraouis au camp de réfugiés Chahid El Hafed.
La rencontre s’est déroulée en présence du ministre conseiller à la présidence de la République sahraouie, chargé des Affaires diplomatiques, Mohamed Salem Ould Salek, du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Sidati, du ministre de l’Education, de l’Enseignement et de la Formation professionnels, Khatri Addouh, de la ministre de la Coopération, Fatima El Mehdi, et du représentant du Front Polisario à l’ONU et coordinateur avec la Minurso, Sidi Mohamed Omar.
Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et coordinateur avec la Minurso, Mohamed Sidi Omar, a précisé auparavant, dans une déclaration jeudi à la presse, que la visite de M. de Mistura dans les camps des réfugiés «s’inscrit dans le cadre de la préparation de son briefing qu’il présentera devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 16 octobre en cours». Cette visite, ajoute-t-il, «intervient dans le cadre de ses tentatives d’approfondir ses contacts avec le Front Polisario ainsi qu’avec l’Etat d’occupation marocain».
Dans le même sillage, le diplomate sahraoui a souligné que cette troisième visite intervient dans «un contexte difficile», où le processus de paix au Sahara occidental se trouve «dans une impasse» en raison de l’entêtement de l’occupant marocain qui a violé, le 13 novembre 2020, l’accord de cessez-le-feu signé en 1991, lors duquel il a été convenu d’organiser un référendum d’autodétermination.
Il a en outre affirmé que cette visite intervient «au moment où l’Etat occupant intensifie la répression et la politique de la terre brûlée pratiquée dans la partie occupée de la République arabe sahraouie, où le makhzen continue de piller et de confisquer les terres sahraouies dans le cadre d’une politique coloniale visant à ôter au peuple sahraoui sa terre et à y installer à la place des Marocains».
En janvier 2022, M. de Mistura a effectué sa première visite dans la région après sa nomination en octobre 2021, suivie d’une seconde visite dans les camps de réfugiés sahraouis en septembre de la même année. La rencontre de M. de Mistura avec la société civile sahraouie a permis de démettre les mensonges du Maroc, qui ne cesse de les véhiculer auprès de la communauté internationale concernant la situation des réfugiés sahraouis, après avoir été accueilli par les populations sahraouies qui lui ont affirmé leur attachement au droit à l’autodétermination.
A signaler que l’envoyé personnel du SG de l’ONU a mis à profit sa présence dans les camps de réfugiés sahraouis pour visiter nombre de structures et institutions relevant de l’Etat sahraoui, notamment le siège du Croissant-Rouge sahraoui, où il a écouté un exposé exhaustif présenté par son président, Yahia Bouhbini, sur les modalités de réception, de stockage et de distribution des aides humanitaires. M. de Mistura s’est rendu ensuite à un dépôt du Croissant-Rouge sahraoui, où il s’est enquis de l’expérience sahraouie dans l’action humanitaire, une expérience de près d’un demi-siècle.