Sider El Hadjar pourrait produire prochainement du rail. C’est l’affirmation du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, lors de son court passage au complexe où il a eu droit à une présentation détaillée de ses installations et sa production. «Il y aura une étude pour la réalisation du rail telle qu’elle a été proposée par le ministre de l’Industrie, M. Aoun, pour confirmer la faisabilité», a affirmé le Premier ministre.
Et de proposer : «A la faveur d’un nouveau mode de gouvernance, Sider El Hadjar pourra relever le défi pour produire deux ou trois produits, dont le rail.» Accompagné de son ministre de l’Industrie, le Premier ministre a exposé aux sidérurgistes sa lecture ayant trait à la situation actuelle du complexe. «Sider El Hadjar est victime de son mode de gestion et sa gouvernance.
Son problème n’a jamais été un marché où écouler ses produits, ni l’absence d’un carnet de commandes, mais un mauvais mode de gestion et de gouvernance lui ont pas permis de faire face à la concurrence nationale», a-t-il analysé sans citer les usines concurrentes, dont Tosyali d’Oran et AQS de Jijel. M. Benabderrahmane n’a pas omis de rappeler, par ailleurs, les efforts consentis par l’Etat au profit de cette usine dont «aucun autre pays n’aurait fait pareil». Cependant, rappelle-t-il, «Sider El Hadjar était le premier complexe structuré en Algérie et en Afrique. Ce qui représente un important poids affectif pour les Algériens.
C’est ce qui a poussé l’Etat à l’accompagner, continuellement, et sauver son existence à chaque fois que la situation l’imposait». Avant de quitter le complexe, le Premier ministre a rappelé encore une fois : «C’est le mode de gouvernance, de gestion et des efforts consentis par les travailleurs qui font la différence. L’argent n’a jamais était le problème de Sider El Hadjar.» L’annonce de la production éventuelle du rail par Sider El Hadjar a été accueillie avec beaucoup de satisfaction.
En effet, selon des cadres sur place «la proposition de produire du rail dans le complexe Sider El Hadjar ne peut qu’être bénéfique pour notre usine et pour le pays. Les multiples chantiers engagés actuellement par l’Algérie dont les mines de fer de Gara Djebilet et le mégacomplexe phosphatier de Tébessa nécessitent, à eux seuls, des milliers de kilomètres de rails.
Mieux encore, le rail entre dans le cadre de la production du profilé dont la marge bénéficiaire est importante. Avec la récupération de quelque 20% de ferraille du crassier de Sider El Hadjar, vendu récemment, soit trois millions de tonnes, nous pouvons dire que nous disposons déjà à terme d’une importante réserve de matière première, acquise gratuitement, qui plus est».
La même source a rappelé que «l’ex-complexe sidérurgique de ETRHB Haddad, implanté à la zone industrielle de Berrahal (Annaba), récupéré récemment par l’Etat, prévoyait la production du rail. L’équipement de qualité (Daneili) destiné à la production du chemin de fer est en souffrance aux ports de Annaba et Skikda. Le récupérer et l’installer à Sider El Hadjar réduira l’investissement, pratiquement, à néant».