Le paludisme tue moins, mais la riposte doit encore accélérer selon l’OMS

11/12/2024 mis à jour: 13:01
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Deux vaccins antipaludiques, RTS,S et R21/Matrix-M, sont désormais recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé dans les zones touchées par la maladie.

La mortalité due à cette maladie transmise par les moustiques est redescendue à son niveau d’avant le Covid, qui avait perturbé les opérations de lutte.

La mortalité due au paludisme est redescendue à son niveau pré-Covid, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui appelle toutefois à une riposte plus rapide pour contrer cette maladie ayant causé 597.000 morts en 2023. Dans un rapport publié mercredi, l'OMS estime à 263 millions le nombre de cas de paludisme dans le monde l'an dernier, soit environ 11 millions de cas supplémentaires par rapport à 2022, mais 3.000 décès de moins. En termes de taux de mortalité, «nous sommes revenus aux chiffres d'avant la pandémie», a salué Arnaud Le Menach, du programme mondial de lutte contre le paludisme à l'OMS, en conférence de presse. En 2020, les perturbations causées par la pandémie de Covid-19 avaient entraîné une forte hausse des décès associés au paludisme, avec 55.000 morts supplémentaires. Depuis, le nombre total de décès s'est réduit progressivement, tout comme le taux de mortalité.

L'accélération de la vaccination devrait aussi permettre un recul de la maladie en Afrique, région la plus touchée au monde avec 94 % des cas et 95 % des décès. L'utilisation de deux vaccins antipaludiques, RTS,S et R21/Matrix-M, est désormais recommandée par l'OMS dans les zones concernées. De 2019 à 2023, près de deux millions d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi, pays pilotes, ont été vaccinés avec RTS,S. Selon Mary Hamel, responsable des vaccins contre le paludisme à l'OMS, 17 pays ont introduit le vaccin en Afrique subsaharienne dans le cadre de l'immunisation systématique des enfants, dont les trois pays pilotes. Ces derniers ont enregistré une baisse de 13 % du taux de mortalité au cours des quatre années du programme. Il est encore trop tôt pour mesurer l'impact dans les autres pays, mais ceux ayant lancé le programme récemment suivent une trajectoire similaire. Selon l'OMS, l'intensification de la vaccination antipaludique en Afrique pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année.

Par ailleurs, quatre pays ont été certifiés exempts de paludisme en 2023 (Azerbaïdjan, Belize, Cap-Vert et Tadjikistan), tandis que l'Égypte a atteint cet objectif en octobre 2024. Le déploiement de moustiquaires imprégnées d'un insecticide de nouvelle génération, plus efficace, a également beaucoup progressé ces dernières années. Malgré ces succès, l'OMS déplore des obstacles freinant la lutte contre le paludisme, notamment le manque de financements, un stock de vaccins insuffisant, le réchauffement climatique favorisant la propagation des moustiques et les inégalités. Ce constat est partagé par le Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, qui considère toutefois certaines données du rapport encourageantes.

Selon Peter Sands, directeur du Fonds mondial, les progrès stagnent depuis plusieurs années. Il préconise une accélération des efforts, combinant investissements dans les nouvelles technologies et allègement des contraintes imposées par le changement climatique sur les systèmes de santé. Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné qu'un ensemble plus vaste d'outils permettait désormais une meilleure protection contre la maladie. Il reste cependant nécessaire de mener des actions renforcées et d'engager des investissements accrus dans les pays africains durement touchés pour endiguer cette menace.

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