Le numérique, facteur de croissance et de transformation des métiers : Le gouvernement veut rattraper les retards

02/07/2022 mis à jour: 17:49
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Photo : D. R.

Concernant la certification électronique, l’Autorité nationale de certification électronique (ANCE), l’Autorité gouvernementale de certification électronique (AGCE) et l’Autorité économique de certification électronique (AECE) ont obtenu le sceau WebTrust consacrant leur reconnaissance internationale.

La stratégie nationale de la transformation numérique a été examinée lors d’une récente réunion du gouvernement. Deux ministres, celui de la Numérisation et des Statistiques et de la Poste et des Télécommunications, ont fait le point sur le degré d’avancement de ce dossier au Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.

Dans ce contexte, les administrations ont développé dans le domaine des e-services 454 services publics en ligne déjà fonctionnels ainsi que 178 autres en cours de numérisation.

Le projet du Data Center Gouvernemental s’inscrit dans le cadre du programme de numérisation et de modernisation des administrations, organismes et services publics. Sa mise en place a pour objectif de répondre aux besoins actuels et futurs des institutions et administrations publiques en matière d’organisation, de traitement, de stockage et d’entreposage de grands volumes de données, tout en garantissant la continuité des services et la sécurité des données.

Concernant la certification électronique, l’Autorité nationale de certification électronique (ANCE), l’Autorité gouvernementale de certification électronique (AGCE) et l’Autorité économique de certification électronique (AECE) ont obtenu le sceau WebTrust consacrant leur reconnaissance internationale par les autorités paires.

Il a été fait état de l’extension des capacités des systèmes de liaison par câbles sous-marins existants et l’adhésion à deux projets de nouveaux systèmes de liaison internationaux par câbles sous-marins.

S’agissant de la bande passante internationale, le ministre de la Poste et des Télécommunications a précisé que l’Algérie est connectée au réseau mondial de l’internet à travers cinq câbles internationaux et que les capacités nationales disponibles, depuis 2021, sont de 2,8 térabyte par seconde. Les capacités engagées à travers de nouveaux projets positionneront l’Algérie comme «pays à fort potentiel en matière de services internet».

Visiblement, le gouvernement veut accélérer la cadence pour permettre une numérisation maximale, conscient qu’on est dans une aire du digital, de la data et de la transformation et que ça va très vite au niveau international.

«Il faut avoir des actions et des objectifs communs. La convergence des efforts des compétences est obligatoire. Si on ne suit pas les enjeux de la transformation numérique, on disparaîtra. Il faut mettre en place des cadres de loi qui facilitent l’innovation, libérer les initiatives et soutenir le secteur. Le numérique est un facteur de croissance qui représente moins de 4% du PIB», a affirmé Djaoued Salim Allel, expert en numérique et DG d’ADEX Technology, lors d’une intervention médiatique.

Grâce au numérique, on offrira une meilleure prestation à nos citoyens à travers le paiement et le commerce électroniques, les services du gouvernement (l’administration électronique), tous ces services facilitent un peu la vie aux citoyens. Le numérique n’est plus juste un support aux métiers, il est un apport considérable à la transformation des métiers. L’acte marchand a complètement été chamboulé, ce n’est plus le commerçant qui est le centre d’intérêt mais le consommateur, parce qu’il a une multitude d’offres, il peut acheter et se faire livrer à n’importe quel moment.

«Quand on parle de numérique, on parle de transversalité. Certains secteurs ont déjà bien avancé», analyse Hacene Derrar, directeur général de la numérisation au ministère de la Numérisation et des Statistiques. «De nombreuses actions ont été réalisées pour la numérisation de l’administration, je cite, à titre d’exemple, le ministère de l’Intérieur qui a fait beaucoup de progrès, la Justice, l’Emploi, la Solidarité, l’Education ou encore l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique», ajoute-t-il.

Cependant, il y a encore des contraintes. «Nous sommes dans un environnement trop régulé et surtaxé», affirment à l’unisson les professionnels de la filière. Le digital, c’est d’abord des équipements (des entrants), ensuite le savoir-faire se met en place. Ils sont inaccessibles chez nous. Les entrants sont constitués de trois choses : le hardware (le matériel), le software (le logiciel) et la connaissance humaine pour intégrer tout cela et en faire une solution.

Les prix peu encourageants de ce type d’appareil trouvent leur source dans les taxes d’importation de matériel informatique, qui ne permettent pas de déployer une politique de démocratisation du matériel informatique et ralentissent le chemin vers le tout-numérique.

«60% d’Algériens connectés à internet, ce sont 27 millions d’utilisateurs potentiels de plateformes électroniques pensées et conçues pour faciliter leur quotidien. Il est plus que jamais temps pour les instances gouvernementales de mettre à leur disposition ces plateformes afin d’éliminer les contraintes bureaucratiques, apporter plus de transparence et d’équité dans le traitement des requêtes, simplifier et accélérer les démarches, gagner en proximité avec le citoyen.

Acteurs économiques et créateurs de contenus privés sont également invités à s’adresser à cette partie conséquente de la population et contribuer à la facilitation de son quotidien», relève le Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN).

Ouedkniss, Amazon et AliExpress témoignent de l’importance que donnent les Algériens aux achats en ligne. Ces derniers semblent s’habituer à aller commander sur internet ce dont ils ont besoin. La présence de Ouedkniss dans le top des sites algériens les plus visités prouve également que les Algériens n’ont pas systématiquement besoin d’aller piocher sur des plateformes internationales, à condition que le produit recherché soit localement disponible.

Il faut aussi garantir «la souveraineté numérique et la cybersécurité». La sécurité des données est aussi importante. 6525 cybercrimes ont été enregistrés au cours de l’année 2020, dont 70% des crimes d’extorsion, de menaces et de diffamation ont été commis via Facebook. Il y a des acteurs spécialisés et de plus en plus compétents dans les cyberattaques. Des attaques de sites industriels d’électricité et de gaz se généralisent aussi, cryptage de disque dur, demande de rançons et fraude online avec l’augmentation du shopping sur internet.

Culture numérique et inclusion sociale

La feuille de route que préconise le ministère de la Numérisation et des Statistiques (MNS), dans son volet numérisation, vise en priorité, comme objectif majeur, «la transformation numérique de l’administration publique et du secteur économique et l’accélération de la transition numérique du pays».

Pour concrétiser les éléments constitutifs de la stratégie nationale du numérique, le MNS a identifié quatre axes prioritaires. Il s’agit de poursuivre les actions permettant d’asseoir un environnement pour soutenir la transformation numérique sur les plans réglementaire, organisationnel, financier et technologique, le développement de l’e-gouvernance et l’accélération de la numérisation de l’administration pour une meilleure gouvernance publique, la mise en place d’un écosystème favorable au développement de l’économie numérique et œuvrer pour une citoyenneté numérique favorable à l’émergence d’une culture numérique garante d’une action publique et d’une conduite citoyenne civique et solidaire.

Pour Younes Grar, consultant en TIC, «on est en train de vivre dans un monde numérique en éternelle ébullition avec beaucoup de services électroniques, les applications et le smartphone sont devenus une partie de notre vie, une partie de notre mémoire est au niveau de ses smartphones.

Dans une administration classique, le citoyen se déplace d’un service à un autre pour récupérer des documents alors que dans le e-gouvernement ce sont les données qui viennent aux citoyens à travers un clic». En plus d’être un levier majeur de modernisation de l’économie, la numérisation valorise l’agent de l’administration et le libère des tâches répétitives et routinières.

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