Situé au pied du Monument aux martyrs (Maqam Echahid), le Musée national du moudjahid restitue à ses nombreux visiteurs la glorieuse histoire de la résistance du peuple algérien contre l’occupant français et la guerre de Libération nationale, à travers un parcours muséal chronologique et une collection des plus riches. Le hall central du Musée, point de départ de ce circuit de visite, consacre sa partie supérieure à une exposition permanente qui met en valeur les portraits des «22 personnalités historiques», à l’origine de la création du Front de libération nationale (FLN), ainsi que les portraits des présidents de la République algérienne qui se sont succédé à la magistrature suprême depuis le recouvrement de l’indépendance, dont l’Algérie célèbre cette année le soixantenaire. Le visiteur investit par la suite l’espace de la Résistance populaire depuis «l’incident de l’éventail» du 29 avril 1827, à l’invasion française, puis aux premiers faits d’armes contre l’envahisseur, en passant par la garde maritime algérienne. L’exposition revient, à travers plusieurs tableaux, photos, armes, effets vestimentaires et objets marquants, sur les résistances populaires dirigées par de grands noms historiques, à l’instar de l’Emir Abdelkader, Ahmed Bey, ainsi que plusieurs autres résistances menées entre 1849 et 1921 par Fadhma N’soumer, Cheikh Bouamama, El Mokrani et Cheikh El Haddad, Ahmed Bouziane ou encore les résistance de El Abiodh Sidi Cheikh, de l’Ahaggar et de Djanet. Une partie de l’exposition est, quant à elle, consacrée à la politique coloniale à travers de nombreux documents d’archives et photographies d’époque renseignant sur la politique de la terre brulée, le déplacement massif des populations et l’effacement de tout signe civilisationnel ou identitaire algérien ainsi que la mobilisation obligatoire dans les forces coloniales. L’exposition remonte le fil de la période coloniale avec une aile dédiée au mouvement national depuis les Scouts musulmans algériens, l’Association des oulémas musulmans algériens et la genèse des partis politiques algériens, ainsi que les massacres du 8 Mai 1945. Le parcours muséal se poursuit avec un grand espace qui retrace la guerre de Libération nationale, depuis la réunion du groupe des 22 en juin 1954 à Alger, la création du Front de libération nationale (FLN) et le déclenchement de la guerre le 1er Novembre 1954. Plusieurs focus sur des stations-clés sont également proposés aux visiteurs, comme les attaques du Nord constantinois du 20 Août 1955, le Congrès de la Soummam du 20 Août 1956 et la Bataille d’Alger en 1957. Les différentes facettes du combat libérateur et les moyens mobilisés par les forces coloniales pour éradiquer la Révolution, dont la tristement célèbre guillotine qui a sévi dans la prison de Serkadji depuis 1956, sont également mis en relief dans l’espace muséal. Par les documents et les photographies, l’exposition revient également sur la création du Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) et ses différentes composantes, sur la solidarité internationale avec la cause nationale, puis sur les accords d’Evian et la proclamation de l’indépendance. A la fin du parcours muséal, le visiteur peut se recueillir à la mémoire des martyrs sous le sublime dôme décoré de versets coraniques calligraphiés et qui compte également une récitation permanente du Saint Coran. Ouvert en 1984, le musée renferme de nombreux objets très rares et d’une grande symbolique historique, à l’instar de l’éventail du Dey Hussein, des pistolets de l’Emir Abdelkader, la monnaie de son époque et quelques-uns de ses livres de théologie, les différentes ébauches qui ont donné plus tard l’emblème national, ou encore des armes, du matériel médical et de transmission ayant servi pendant la guerre de Libération nationale.