A Tigzirt (40 km au nord de Tizi Ouzou), comme ailleurs dans d’autres villes, il est des coins, des lieux, qui ont tout l’air de petites caresses fraîches.
Ce sont des lieux qui ont la capacité à remettre le visiteur, (surtout s’il est de la région) à l’âme de la ville de l’ancien temps. Ils dépoussièrent les mémoires comme si on feuilletait un vieux livre ou un album de souvenirs.
L’ancien restaurant le Chréa, le café de Si Smaïl Abbou, celui de l’ancien Souk, le restaurant Oukaci, le Mizrana géré aujourd’hui par Mohamed Guedmime, et d’autres, sont autant de lieux emblématiques qui parlent car ils ont meublé, des années durant, la mémoire des Tigzirtois. Mais si pour certains ils sont aujourd’hui fermés, d’autres continuent d’évoquer, à leur manière, ces souvenirs du passé.
Pour le Mizrana, par exemple, c’est un petit restaurant qui creuse le temps jusqu’aux années cinquante. Qui, des Tigzirtois, ne se souvient pas des anecdotes de Si Ali N Si Moh, l’ancien propriétaire avec son frère Si Cherif ? Aujourd’hui ce restaurant bien sûr ne travaille plus comme à l’ancienne. Il est géré par Guedmime Mohamed, le fils de Si Cherif, dont il a pris le soin de le «refaire», selon les attentes des clients d’aujourd’hui. Toutefois, s’il est fréquenté par une clientèle nouvelle, surtout en période estivale, beaucoup viennent pour humer le parfum de l’ancien temps.
Ils viennent à la rencontre de l’atmosphère d’autrefois, comme d’un intime bonheur dont ils ne veulent jamais se séparer. Pour beaucoup de Tigzirtois qui connaissent ce lieu, ce restaurant s’obstine, du moins dans quelques-uns de ses aspects, à recréer ce bonheur ancien que la voracité du temps à fait disparaître. La même atmosphère de nostalgie est ressentie au restaurant Oukaci. Ils sont aujourd’hui comme de petits coins miradors pour voir le passé. Ils font revivre le temps de déguster un petit plat beaucoup de souvenirs, surtout les scènes que la mémoire ne veut jamais lâcher. Lounès Ghezali