Le Talent Day 2023, organisé par emploitic, a eu lieu hier à Alger avec comme slogan «Inspirer le management des talents de demain». Cet événement se veut être le rendez-vous incontournable des managers et décideurs en Algérie.
Des experts se sont réunis afin de débattre des dernières tendances RH, à travers des thématiques inspirantes, où le futur du travail, et l’expérience candidat et collaborateurs ont été au centre des débats. Trois panels passionnés ont ponctué cette journée et ont été animés par des professionnels et des experts de renom. Les sujets abordés sont à l’ordre du jour dans de nombreuses entreprises et l’objectif a été de partager des visions, des pratiques et des tendances pour créer le débat avec l’audience et susciter les commentaires, réactions et argumentaires. Quels sont les enseignements à tirer ?
Premièrement, le rôle grandissant de l’intelligence artificielle et de la digitalisation qui ont impacté non seulement les ressources humaines et les managers mais aussi le fonctionnement de l’entreprise en général. Mais, avertissent les spécialistes, l’IA a favorisé la performance mais pas la créativité, du moins pour le moment. Elle permet en gros l’automatisation, la sous-traitance des taches, l’aide à la décision et la «co-création». Zineb Kaoua, directrice marketing d’Emploitic, a bien résumé les tendances.
Pour elle, «les entreprises font face à une pénurie de talents et la période de Covid a accentué ce phénomène. Ainsi, elles sont dans l’obligation de revoir leurs stratégies d’acquisition et de rétention. Les attentes ont changé. Le salaire n’est pas cité en premier. Les nouveaux talents veulent une montée en compétence, surtout dans un contexte d’émergence de nouveaux métiers qui s’imposent grâce à la big data, à la digitalisation et à l’intelligence artificielle. Ils recherchent le bien-être au travail.
Dans une enquête sur le futur du recrutement, il apparaît clairement que les nouveaux postulants veulent de la flexibilité et une répartition équitable entre la vie professionnelle et personnelle».La stabilité de l’emploi est aussi une exigence.
Le profil des demandeurs d’emploi a radicalement changé, constate Manel Boudjemaâ, Talent Acquisition and Development Maghreb chez Henkel. La période de Covid a permis une remise en question et une prise de conscience, on n’est plus dans l’optique du salaire, des primes et des perspectives d’évolution, mais plutôt dans le bien-être, la flexibilité des horaires, la connaissance de la culture d’entreprise.
Les demandeurs d’emploi veulent avoir une facilité d’apprentissage et visent le développement des compétences. En d’autres termes, ils ont tendance à privilégier «le leadership inspirant». Le monde a changé, la communication aussi, et les entreprises doivent chercher la perle rare qui va contribuer à faire avancer la performance.
Nour Bouakline, CEO de Point Digital, a abordé la thématique des neurosciences au service de la fonction RH. «Le bien-être est une question cruciale car l’engagement ce n’est pas de la motivation. C’est important d’aimer son entreprise pour se surpasser. On est fidèle à une entreprise qu’on apprécie et qui représente des valeurs. Il faut des challenges et des objectifs clairs. Les managers vont avoir un grand rôle à jouer», déclare-t-elle.
Louai Djaffer et Tarik Metnani, cofondateurs d’Emploitic, ont mis en évidence dans leur communication le fait que 65% des travailleurs dans le RH se sentent bien dans leur métier mais relèvent les contraintes, à savoir «le budget, le manque de temps, la résistance aux changements et le manque de soutien de la DG».