Des habitants de la capitale s’acheminent vers un été difficile, à cause d’un manque flagrant d’hygiène dans différents endroits. Selon des citoyens, subir l’assaut des moustiques est devenu une fatalité.
Un retour en force de cet insecte a été remarqué ces derniers jours. La chaleur conjuguée à la saleté n’étaient pas pour arranger les choses. Malgré la grande campagne de nettoiement lancée par les services de wilaya, depuis plusieurs semaines et les projets structurants engagés, Alger est loin d’être propre.
Dans certaines parties de la première ville du pays, la situation est inacceptable. Au centre d’El Harrach, l’oued éponyme demeure infect. Bien qu’il soit moins puant grâce à des travaux effectués et au gel désodorisant appliqué ces dernières années, il reste un parfait pourvoyeur d’insectes de toutes sortes, notamment les moustiques. «La puanteur a été fortement atténuée, mais l’oued demeure sale et source de beaucoup de maux. Il suffit de regarder, l’eau est noire…», nous dira un résidant rencontré sur le pont traversant ce cours d’eau.
Du côté, de Rouiba, Dergana, Heuraoua ou Reghaia, la situation est telle que les habitants n’ont de choix que de subir la présence désagréable, voire agressive des moustiques. «J’ai essayé un appareil électrique, j’ai acheté une moustiquaire et ça ne donne rien», affirme un père de famille, résidant dans la ville de Rouiba.
A la zone industrielle de cette même commune, des travailleurs disent souffrir de cette situation : «Pour pouvoir dormir la nuit, notamment en été, on est obligés d’allumer la climatisation et se couvrir», raconte un employé hébergé au sein même de l’entreprise privée où il travaille. L’oued limitrophe, à son tour, sale, voire infect, est pour beaucoup dans la souffrance des localités mitoyennes.
A Dergana, des caves inondées ont fini par devenir un fief pour les moustiques. «Ce sont surtout les petits enfants qui en souffrent davantage. Il est à craindre qu’ils attrapent une maladie avec tous les virus qui font leur apparition ces derniers temps», s’indigne un père de famille. Mais cela n’est pas propre aux anciens quartiers, puisque de nouvelles cités, récemment réceptionnées, connaissent les mêmes travers.
A Sidi Bennour, des résidants réclament d’ores et déjà le passage des services de démoustication. Bien que les cités soient prises d’assaut par ces insectes, les responsables concernés n’ont toujours pas entamé ce travail qui permet, un tant soit peu, de diminuer la présence des moustiques. Là encore, le problème est beaucoup plus compliqué.
Et pour cause, les caves de nombreux immeubles sont inondées favorisant la prolifération des insectes. Bien qu’informés de ce problème dû à des irrégularités dans la réalisation des réseaux d’assainissement et l’acheminement des eaux usées, les responsables concernés tardent à intervenir et régler le problème.
Des résidants ont dû cotiser, en mobilisant un camion, pour pomper les eaux usées, d’autres avaient vidé, par eux-mêmes les caves inondées. C’est dire que l’état des lieux et le laisser-aller concernant l’hygiène et la propreté ont compliqué encore davantage la situation.
«Si la cave n’était pas pleine d’eaux usées, il y aurait moins de moustiques», dénonce un citoyen, affirmant que la faute n’est certainement celle des citoyens, mais des autorités locales qui ferment les yeux.