Le journal français Le Monde a consacré un article au 16e congrès du Front Polisario dans lequel il est revenu sur le choix de la partie sahraouie d’aller vers une escalade militaire contre l’occupant marocain, après la rupture du cessez-le-feu en novembre 2020. Paru sous le titre «Sahara occidental : au Front Polisario, la pression monte pour intensifier la guerre contre le Maroc», l’article du journal français indique que «deux ans après la rupture du cessez-le-feu avec Rabat, Brahim Ghali a été réélu à la tête du Front Polisario lors de son seizième congrès» tenu dans wilaya de Dakhla, dans les camps de réfugiés sahraouis. L’auteure de l’article, Sandrine Morel, a souligné que le mot d’ordre du congrès «Intensifier la guerre» traduit «l’impatience des Sahraouis à donner un nouvel élan au conflit qui dure depuis quarante-sept ans». Elle a notamment cité un discours prononcé par le président sahraoui, Brahim Ghali, le 16 janvier courant, dans lequel il a déclaré : «Il y a une énorme pression pour intensifier les combats et revenir aux méthodes de combat précédentes, entre 1986 et 1989, lorsque nous avons mené des batailles qui ont abouti à d’excellents résultats dans la récupération des armes et la capture de soldats. Notre jeunesse et notre armée en particulier l’exigent.» Cité par Le Monde, le secrétaire du Polisario, Wali Al Dah, un militaire de 40 ans et un des 60 manifestants d’octobre et novembre 2020 ayant fermé pendant plus de 20 jours le poste-frontière de Guerguerat entre le Sahara occidental et la Mauritanie, que le Maroc a construit en zone-tampon, a, de son côté, indiqué que «l’inaction de la communauté internationale nous condamne à une mort lente, et nous préférons mourir dignement». «L’intervention d’unités militaires marocaines pour les expulser a été vécue comme une rupture du cessez-le-feu par Rabat», raconte-t-il. «Maintenant, nous ne ferons pas la même erreur qu’en 1991 : si le Maroc veut négocier, nous tiendrons un stylo dans une main et un fusil dans l’autre.» Outre le volet militaire, Le Monde a évoqué le pillage des richesses naturelles du Sahara occidental par le Maroc en citant Khalihna Mohamed, 34 ans, directeur de la jeunesse au ministère sahraoui de l’Education, qui a souligné que les Sahraouis ne doivent pas seulement attaquer le mur de sable, mais également «l’infrastructure économique du Maroc pour l’empêcher de bénéficier des ressources sahraouies». «Nous devons utiliser toutes nos cartes» dans cette guerre, a-t-il insisté, relevant que «les Sahraouis des territoires occupés doivent participer à cette lutte». Le Monde a, en outre, fait état de «la volonté de mener une grande bataille chez les jeunes» Sahraouis, notant que plusieurs d'entre eux «se sont rassemblés devant les portes du ministère de la Défense lorsque le Polisario a annoncé la reprise de la lutte armée» avec le Maroc. Pour illustrer cette volonté inébranlable chez la jeunesse sahraouie, le quotidien français a cité l’exemple de Sawadi Mahdi (29 ans), une pharmacienne, qui a déclaré : «Nous vivons cette situation depuis longtemps, sans paix ni guerre. Ce qui nous a été pris par la force ne reviendra pas sans l’usage de la force. La guerre me fait peur, bien sûr, mais elle est nécessaire pour notre avenir et celui de nos enfants.»