Le communiqué de la FAF ne va pas calmer le jeu

15/05/2022 mis à jour: 00:46
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La Fédération algérienne de football (FAF) a rompu le silence sur tout ce qui était dit, écrit et rapporté au sujet de la réclamation qu’elle a introduite auprès de la FIFA dès le lendemain de la rencontre Algérie - Cameroun (29 mars 2022) comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022. 

Hier, elle a publié un long communiqué sur son site officiel à travers lequel elle a retracé la genèse de l’affaire. Elle a précisé : «Au lendemain de la rencontre, 30 avril 2022, la fédération a introduit auprès du secrétariat général de la FIFA un dossier de réclamation au sujet de l’arbitrage lors du match indiqué». Elle a substitué le terme «réclamation» à celui de «recours» comme mentionné sur le communiqué de la FAF annonçant la transmission d’une correspondance à la FIFA. 

L’utilisation du terme «recours», utilisé et vérifiable sur le premier document transmis, était inapproprié. Le recours ne peut avoir lieu ni être introduit qu’après notification d’une décision. La FAF s’est étalée sur la narration des échanges épistolaires avec l’instance faitière tout au long du mois d’avril et début mai 2022. Elle est revenue sur l’épisode de transmission de son dossier de réclamation de la commission de discipline à celle des arbitres sous couvert, bien sûr, de la FIFA. 

Au passage, elle a démenti tout ou partie de ce qui a été rapporté par certains organes de presse au sujet de la teneur totale de la réponse de la commission des arbitres de la FIFA. Elle s’est contentée de souligner que les réponses contenues dans la missive de la FIFA n’ont pas été claires, précises et objectives sans publier tout le texte comme il sied à pareille situation. Le clou du communiqué du 13 mai 2022 s’articule presque exclusivement sur les conclusions contenues dans l’expertise fournie à la FAF par une «agence spécialisée et réputée pour avoir collaboré avec le CIO, la FIFA, l’UEFA et le conseil de l’Europe». 

C’est ce document que certaines parties ont qualifié de «lourd». A priori, il n’a pas ébranlé la FIFA et ses commissions comme le montre la suite que l’administration Infantino lui a donnée. Ceux qui ont cru que l’expertise de l’agence spécialisée allait changer le cours de l’histoire se sont lourdement trompés. 

L’arbitrage de Gassama, jugé suspect, n’avait aucune chance d’être pris sérieusement en considération par la FIFA, faute de la seule et unique preuve matérielle qui pouvait changer la donne, à savoir la preuve matérielle d’une tentative ou d’un acte de corruption. La FIFA fonde ses décisions en ce qui concerne l’arbitrage sur le seul chapitre consacré au corps de l’arbitrage, à travers les lois du jeu qui consacrent le pouvoir de l’arbitre, qui est opposable à tous. A priori, la réponse de la commission des arbitres de la FIFA transmise à la FAF le 6 mai dernier n’a pas satisfait cette dernière. 

Hier, elle a affirmé à travers son communiqué «considérant que le dossier de réclamation est lourd et significatif à travers les vidéos jointes et surtout l’expertise d’une agence spécialisée, la FAF a réitéré sa demande auprès de la commission des arbitres pour avoir des clarifications en ce qui concerne l’arbitrage du match qui, à aucun moment, n’a été évoqué dans la réponse de la FIFA alors que la réclamation de la FAF fait référence à des situations litigieuses. 

La FAF aurait souhaité des réponses claires et précises… aussi la commission des arbitres n’évoque pas si l’arbitre a appliqué correctement les lois du jeu et respecté le protocole d’arbitrage vidéo…». Depuis quand une commission des arbitres serait-elle obligée de dresser une potence pour les arbitres suspectés de mauvais arbitrage ? Le communiqué se termine par des critiques acerbes à l’endroit de ceux qui l’accusent de n’avoir rien fait pour défendre l’équipe nationale. 

De toute façon ils se reconnaitront facilement même si la FAF n’a pas mis de noms ni de visages sur ceux «dont elle n’a jamais reçu la moindre pièce ou autre preuve matérielle (sous un quelconque support) d’une tierce partie afin de les verser dans son dossier de réclamation». 

Elle ajoute : «La fédération n’est à aucun moment responsable des déclarations et/ou publications faites par des parties tierces… Toutes ces parties qui se sont exprimées sur ce dossier endossent l’entière responsabilité de leurs déclarations, publications et élucubrations». Les concernés apprécieront.
Un communiqué qui ne va pas calmer le jeu.
 

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