Le Roi d’Espagne Felipe VI a désigné Alberto Núñez Feijóo, comme candidat à la présidence du gouvernement, le Parti Populaire (PP), ayant été «la formation politique, qui a obtenu le plus grand nombre de sièges lors des dernières élections du 23 juillet», comme l’a confirmé la présidente du Congrès des députés, Francina Armengol, après avoir été reçue par le monarque à la fin de la série de contacts avec les partis politiques ayant une représentation parlementaire.
Francina Armengol, présidente du Congrès des députés espagnols, a convoqué le débat d’investiture d’Alberto Núñez Feijóo pour les 26 et 27 septembre, offrant ainsi au candidat populaire un mois pour essayer d’obtenir le soutien requis en vue de devenir le président du gouvernement. Dans sa décision, Mme Armengol a expliqué qu’«un délai plus que suffisant avait été accordé au candidat pour qu’il puisse mener à bien les négociations appropriées avec les représentants des différentes formations politiques».
De cette façon, Armengol évite que de nouvelles élections, en cas de répétition du scrutin, se tiennent pendant la période de Noël. Avec la convocation de la session plénière d’investiture de Feijóo et le premier vote le 27 septembre, en cas de nouvelles élections, celles-ci auraient lieu après Noël, vers la mi-janvier 2024, probablement le dimanche 14 janvier.
La septième disposition additionnelle de la Ley Orgánica de Régimen Electoral General (Loreg) stipule également que dans ce cas, conformément à la Constitution, «les élections doivent avoir lieu quarante-sept jours après leur convocation». En fixant la date à la fin du mois de septembre, Mme Armengol évite de tenir les nouvelles élections en pleine période de Noël, ce qui se serait produit si elle avait programmé le premier vote d’une tentative d’investiture entre le 8 et le 20 septembre.
Avec les dates annoncées par le président du Congrès, le débat d’investiture commencera le 26 septembre, suivi du premier vote pour lequel Feijóo a besoin d’une majorité absolue, qui aura lieu un jour plus tard, le 27. Selon la Loreg, en cas d’échec de cette tentative, un second vote est prévu 48 heures plus tard, le vendredi 29. Lors de ce second vote, le leader du PP n’aura besoin que d’une majorité simple, c’est-à-dire plus de «oui» que de «non».
Au cours de ce mois, M. Feijóo devra gagner au moins quatre députés, car il dispose actuellement de 172 des 176 voix nécessaires pour être investi Premier ministre : ses 137 voix, les 33 voix de Vox et les députés d’Unión del Pueblo Navarro et de Coalición Canaria avec une voix chacun. Les efforts du Parti populaire (PP) seront principalement dirigés vers le Parti nationaliste basque (PNV), un parti qui a maintes fois exprimé son refus de soutenir le PP en raison de son alliance avec Vox.
Cependant, le Parti populaire a besoin d’au moins une abstention de la part du PNV. L’alternative serait Junts per Catalunya de Carles Puigdemont, un parti qui semble représenter une option plus complexe en raison de son soutien à l’indépendance. «Nous donnerons une voix aux plus de 11 millions de citoyens qui veulent du changement, de la stabilité et de la modération avec un gouvernement qui défend l’égalité de tous les Espagnols», a déclaré, Alberto Núñez Feijóo, dans un message posté sur les réseaux sociaux.
Feijóo défend sa position
Le président du PP a été le dernier parmi tous les dirigeants à se rendre à la Zarzuela et à faire son apparition. Lors de sa première intervention à la Chambre basse, dans la salle de presse du Congrès des députés, il avait clairement exprimé son désir de se porter candidat à l’investiture. Au cours de cette allocution, Feijóo a souligné sa position en tant que force politique ayant remporté le plus grand nombre de voix, exprimant explicitement sa gratitude envers Vox pour son soutien et reconnaissant la relation qui les lie.
Ainsi, il a répondu à la demande de Santiago Abascal, qui avait annoncé plus tôt dans la journée sa volonté de soutenir l’investiture de Feijóo à condition que le PP reconnaisse son rôle en tant que partenaire essentiel. «J’ai exprimé au Roi ma volonté d’être candidat à l’investiture si le chef de l’Etat le considère ainsi», a déclaré Feijóo à l’issue de l’audience avec le monarque. «Une tâche que j´assumerai avec ‘‘honneur et loyauté’’ envers la nation et la monarchie constitutionnelle», a ajouté le candidat à la présidence du gouvernement. Feijóo a ses appuis pour être le candidat, le premier d’entre eux étant le candidat du parti qui a remporté les élections. Il a montré sa gratitude envers les trois formations politiques pour avoir compris qu’un «gouvernement PP seul» représente aujourd’hui la meilleure solution. En cas d’échec lors de ce second vote, le Roi d’Espagne Felipe VI pourrait proposer un nouveau candidat à l’investiture après une nouvelle série de consultations.
Dans ce cas, tout indique que ce sera Pedro Sánchez, le candidat du PSOE. Le Premier ministre sortant disposerait d’un délai maximum de deux mois à compter du premier vote pour prêter serment, faute de quoi, une nouvelle élection sera obligatoire. Cette date est déterminée par la Constitution, dont l’article 99 établit que «si, deux mois après le premier vote d’investiture, aucun candidat n’a obtenu la confiance du Congrès, le Roi dissout les deux Chambres et convoque de nouvelles élections avec l’aval du président du Congrès».