Le Premier ministre cambodgien Hun Manet a justifié son programme de déplacement de milliers de familles résidant à proximité des temples d'Angkor, le qualifiant de «premier pas» nécessaire à la préservation du célèbre site archéologique.
Il a souligné la nécessité de prendre des mesures pour assurer la pérennité de ces temples au XXIe siècle. «C'est un premier pas. Nous allons continuer», a ajouté le dirigeant, qui a pris ses fonctions en août après son père, Hun Sen.
Amnesty International a dénoncé à plusieurs reprises des «expulsions forcées» violant les droits humains dans le cadre de ce programme de relogement, qui a accéléré le déplacement de 10 000 familles résidant sur le site classé au patrimoine mondial de l'Unesco vers des terres agricoles plus éloignées. Hun Manet, en visite à Run Ta Ek, une des villes nouvellement créées pour les déplacés, a admis les difficultés du déménagement, soulignant que certaines infrastructures de base manquaient encore.
Les autorités ont justifié le programme en arguant de la nécessité de protéger l'intégrité du site, menacé par l'expansion humaine, les déchets et l'utilisation excessive des ressources en eau. Bien que le gouvernement affirme que sa politique est basée sur le volontariat et qu'elle est liée aux recommandations de l'Unesco, Amnesty International et l'Unesco ont contesté ces affirmations. Les temples d'Angkor, témoins de la grandeur de l'empire khmer entre les 9e et 13e siècles, constituent une attraction touristique majeure du pays. En 2019, avant la pandémie de Covid-19, ils ont accueilli plus de deux millions de visiteurs étrangers. En 2013, la zone protégée abritait environ 120 000 personnes, soit six fois plus qu'il y a vingt ans.