Le ministre de la Défense allemand, Boris Pistorius, veut acquérir quatre nouveaux sous-marins pour un montant d'au moins 4,7 milliards d'euros, afin de répondre aux nouvelles exigences de l'OTAN en matière de sécurité en Europe, a appris l’AFP auprès d’une source parlementaire.
Il s'agit de quatre exemplaires du nouveau modèle U212CD fabriqués par le géant allemand Thyssenkrupp Marine Systems, selon cette source proche du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. Ces bâtiments sont plus imposants que la précédente génération, avec une longueur de quelque 74 mètres, plus silencieux et d'une autonomie de plongée plus longue. Une requête du ministère des Finances a été envoyée cette semaine à la commission budgétaire du Bundestag, pour qu'elle approuve la transaction. «Nous traitons le projet d'achat de sous-marins supplémentaires avec une attention particulière en raison de son importance pour la politique de sécurité, mais aussi en raison de l'importance des fonds engagés», a déclaré cette source à l'AFP, confirmant des informations du magazine Der Spiegel. Le ministère présente «l'achat comme étant sans alternative, car sans les quatre sous-marins supplémentaires, l'Allemagne ne pourrait pas répondre aux nouvelles exigences de l'OTAN pour mieux protéger le flanc nord de l'Alliance», selon l'hebdomadaire, dans un contexte de menace accrue depuis la guerre d'agression russe en Ukraine. En raison des nouveaux plans de défense de l'OTAN, l'Allemagne doit mettre à disposition de l'Alliance au moins cinq sous-marins opérationnels à partir de 2031. L'armée allemande avait déjà commandé deux sous-marins de ce type à Thyssenkrupp Marine Systems, dans le cadre d'un projet commun avec la Norvège.
L'achat de sous-marins supplémentaires n'a pas été intégré dans le budget de cette année et des années suivantes, d'où la demande de Boris Pistorius. Pour obtenir cette rallonge, il aura néanmoins besoin du soutien des conservateurs de la CDU et de la CSU au Bundestag, car le chancelier Olaf Scholz n'a plus de majorité depuis l'implosion de sa coalition avec les Verts et les libéraux (FDP) début novembre. Le dirigeant social-démocrate va se soumettre à un vote de confiance le 16 décembre au Bundestag, qu'il devrait perdre, ouvrant la voie à des élections anticipées le 23 février.