Le dollar retient également son souffle mardi en attendant les prochains développements en matière géopolitique et de politique commerciale.
Le bitcoin a lourdement chuté mardi, passant sous la barre des 90.000 dollars dans un contexte d’incertitude alimenté par les déclarations imprévisibles de Donald Trump. À 10h20 GMT, la cryptomonnaie la plus capitalisée enregistrait une baisse de 7,14 %, atteignant 87.248,81 dollars, après avoir touché un plus bas de 86.865,84 dollars, son niveau le plus faible depuis mi-novembre. L’Ether, deuxième monnaie numérique en valeur, reculait de 10 % à 2.372,62 dollars. Cette baisse illustre un environnement de volatilité marqué, peu propice aux gains pour les cryptomonnaies, selon Kathleen Brooks, analyste chez XTB.
Le dollar reste stable dans l’attente des évolutions géopolitiques et commerciales, cédant à peine 0,01 % face à l’euro, à 1,0469 dollar. Les cryptomonnaies avaient pourtant bénéficié de l’annonce d’un second mandat de Donald Trump, favorable au secteur. La perspective d’une régulation plus souple et la création d’une réserve nationale stratégique en bitcoins avaient propulsé son cours à un record de 109.241,11 dollars le 20 janvier, peu avant l’investiture du président américain.
Malgré son soutien affiché aux cryptomonnaies, Donald Trump entretient un climat d’incertitude qui inquiète les investisseurs. Sa politique à l’égard de l’Ukraine a pris un tournant inattendu, avec des critiques envers Volodymyr Zelensky et des négociations directes avec la Russie, excluant Kiev et les Européens. Lundi, Emmanuel Macron a affirmé voir une possible voie diplomatique avec Donald Trump pour mettre fin au conflit, malgré des divergences persistantes. Lors d’une conférence de presse avec le président français, le chef de l’État américain a aussi confirmé que son projet d’instaurer de nouveaux droits de douane sur le Canada et le Mexique progressait.
Après avoir initialement annoncé une taxe de 25 % sur tous les produits canadiens et mexicains, Donald Trump avait finalement accordé un sursis de 30 jours début février, à quelques heures de l’entrée en vigueur de la mesure. D’autres barrières tarifaires doivent suivre, avec des taxes sur l’acier et l’aluminium prévues pour mars, puis sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques à partir du 2 avril, et enfin des taxes réciproques dès le 12 avril. Cette série de mesures renforce le risque de volatilité accrue sur les marchés financiers, avertit Derek Halpenny, analyste chez MUFG.