L’athlétisme et le Demi-fond à Sétif : Pourquoi ce «recul» de la scène nationale ?

29/11/2023 mis à jour: 00:58
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Fayçal Kebaïli, ancien champion du demi-fond

Et dire que les spécificités naturelles (altitude, climat et sites de tout genre) qui caractérisent la wilaya de Sétif, une ville des Hauts-Plateaux, sont plutôt favorables à la pratique de cette discipline de l’athlétisme. 

La «mère» de tous les sports. Comme tout le monde sportif le sait, la wilaya de Sétif dispose, en plus du complexe du 8 Mai 45 à Sétif et du stade des 500 Logts, d’un des meilleurs sites sur le territoire national en matière de structures et d’espace (ENSO El-Bez) et de plusieurs autres sites de préparation à l’état brut. 

A l’instar du lieu-dit Megress et le Mont Babor sur la chaîne de montagnes situé à 2004 m d’altitude. Rien que ça. Est-ce le seul problème qui explique cette absence qui se traduit par l’inexistence de grands noms d’athlètes, comme le fut à une certaine époque où l’athlétisme sétifien était hautement représenté à l’échelle nationale et même internationale. Il fallait poser la question à un ancien athlète sétifien adepte du demi-fond et un authentique champion de l’époque de gloire entre les années 1979/1999. Il s’agit de Fayçal Kebaili. 

«Pour tout vous dire, les environs de Sétif ne sont plus comme c’était il y a quelques années. Les parcours traditionnels à l’état naturel tels que Zenadia, Reguada, Farmatou, El Ouricia, Dirou et autres situés juste aux différentes sorties de Sétif sont devenus tellement des axes routiers carrossables menant aux nouvelles cités d’habitation qu’il est devenu impossible de pouvoir les emprunter par les athlètes. 

Car les athlètes ne travaillent, en réalité, que quelques exercices stratégiques sur les pistes des terrains. Tout le travail foncier se fait sur les parcours cités plus haut. Et puis, il faut le dire et à haute voix : l’intéressement financier et les motivations matérielles ne sont pas au niveau d’autres disciplines. Mais à Sétif, même le stade du 8 Mai ne sied plus à l’athlétisme du demi-fond. Il est réellement saturé. Voilà à mon sens les vraies raisons qui expliquent ce recul de la scène nationale de l’athlétisme sétifien. Pour revenir à Fayçal Kebaili et pour ceux qui ne le connaissent pas ou l’ont oublié, voilà son portrait. Un vrai champion du cross-country. 

A la seule évocation du sujet de l’athlétisme avec un athlète de la trempe de Fayçal Kebaili, réputé par son sérieux, son abnégation, son amour pour ce sport qu’il qualifie lui-même du sport de souffrance, beaucoup de souvenirs se réveillent, se bousculent puis défilent dans un ordre chronologique devant ses yeux. Il en parle avec passion, non sans une forte et intense émotion. Lui qui a pratiqué tous les sports, avant d’atterrir sur celui qui l’a propulsé au-devant de la scène sportive nationale et internationale à partir de Sétif.

 A l’époque, voir Kebaili courir était un vrai régal, tellement il avait cette élégance et mesure dans ses pas. Il explique cette qualité : «C’était grâce à la gymnastique que j’avais pratiquée durant les années du sport de masse (1974).» Le hasard a voulu qu’il ne soit pas retenu parmi les proposés aux sports-collectifs (hand, basket, volley et enfin foot). Il a touché à toutes les disciplines. L’année 1979, il a connu son 1er succès à l’échelle régionale, celle de l’est du pays. Il se rappelle de son 1er entraineur, le défunt Ammar Benhacène.

 «C’était lui qui m’avait fait aimer l’athlétisme. Il nous avait accompagnés même en Equipe nationale. Même le défunt Madji Aiouedj l’entraina à Sétif.» Pour l’histoire, Kebaili a été le 1er athlète de l’athlétisme sétifien à rejoindre l’Equipe nationale. Il a couru dans plusieurs pays d’Europe pour des championnats du monde. Même le Russe Tokar était parmi ceux ayant laissé d’impérissables souvenirs dans sa mémoire. 
 

Le regretté Bendahmane et Mohamed Gouasmi l’ayant également drivé en Equipe nationale. Suite à une méchante blessure au genou et une au tendon d’Achille, il arrêta de courir. Mais il continua à prodiguer ses connaissances aux jeunes athlètes. Parmi eux, Laid Bessou et Brahim Chettah. 

De vrais champions. Ilhem Karchouni, championne de la marche, fut également une de ses disciples. Pour des raisons évidentes, il a quitté le monde du sport sur le terrain, mais ne rate aucun meeting ou critérium d’athlétisme où qu’il soit. Bravo l’artiste ! 
 

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