Un projet de réforme qui la rendrait obligatoire est en cours d’élaboration. «Près de 90% des citoyens propriétaires de leurs logements ne protègent pas leurs habitations contre le risque Cat-Nat», déplore le président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), Youcef Benmicia.
Malgré son caractère obligatoire, l’assurance contre les effets des catastrophes naturelles (Cat-Nat) en Algérie ne couvre que 12% des biens immobiliers détenus par les particuliers, a déploré, Youcef Benmicia, président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR).
L’assurance Cat-Nat «peine à se généraliser, en dépit de son caractère obligatoire», a déclaré M. Benmicia à la Revue de l’Assurance, précisant que «12% seulement des biens immobiliers détenus par les particuliers sont couverts actuellement par l’assurance Cat-Nat, en Algérie».
Ce qui veut dire, a-t-il expliqué, que «près de 90% des citoyens propriétaires de leurs logements ne protègent pas leurs habitations contre le risque Cat-Nat».
Même constat pour les commerçants et les entrepreneurs qui préfèrent, dans leur majorité, ne pas souscrire à ce produit, alors qu’ils sont tenus de s’assurer contre les catastrophes naturelles même s’ils ne détiennent pas en toute propriété leurs biens immobiliers.
«Pour mettre fin au non-respect du caractère obligatoire de cette assurance par la quasi-totalité des ménages, commerçants et entrepreneurs, des groupes de travail de I’UAR et de la Compagnie centrale de réassurance (CCR) sont en train de revoir la réglementation encadrant le système d’assurance Cat-Nat et conduire via le nouveau dispositif institutionnel à favoriser la généralisation de la souscription à ce type d’assurance», est-il indiqué dans le dernier numéro de la Revue de l’Assurance, publiée par le Conseil national des assurances (CNA) rapporte l’APS.
Mais la réforme de la réglementation tarde à venir. Elle est pourtant promise depuis belle lurette. Dans le secteur de l’agriculture où l’Etat a souvent été amené à venir en aide aux opérateurs ou précisément aux agriculteurs, les responsables en parlent depuis plusieurs années.
Un projet de réforme des assurances agricoles a été enclenché en 2020 incluant l’obligation pour les agriculteurs de souscrire une assurance et une subvention de l’Etat pour les filières stratégiques. C’est le directeur général de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA), Chérif Benhabiles lui-même qui l’avait annoncé. Mais il s’avère que nombre d’opérateurs refusent toujours d’y souscrire, malgré son importance.
En fait, la réforme en question «vise principalement à rendre tous les risques climatiques et sanitaires assurables en mettant en place des dispositifs en amont pour l’accompagnement des agriculteurs». L’assurance, soulignait le même responsable, deviendra ainsi, pour la première fois, un élément déterminant dans la poursuite des activités et la sécurisation des revenus des agriculteurs, au lieu de faire appel au Trésor public pour les indemniser après chaque catastrophe naturelle ou sanitaire.
Le projet de réforme propose de rendre obligatoire de souscrire une police d’assurance pour les agriculteurs, partant du principe que toute subvention des pouvoirs publics doit être obligatoirement assurée. Selon M. Benhabiles, «l’Etat interviendra pour développer les activités agricoles, la moindre des choses est de sécuriser ces investissements».