L’artiste Mustapha Boutadjine exposera au palais de la culture à Alger : Hommage aux figures emblématiques des luttes de libération

03/09/2024 mis à jour: 03:53
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Photo : D. R.

Le palais de la culture Moufdi Zakaria accueillera la toute nouvelle exposition de peinture de l’artiste peintre Mustapha Boutadjine intitulée «Les Résistants», et ce, du 12 septembre au 12 octobre prochain.

L’exposition en question «Les Résistants» est un vibrant hommage artistique où se mêlent les symboles de courage et de résistance à l’injustice. Dans un communique de presse, il est indiqué que cette exposition met en lumière des voix puissantes issues du parcours révolutionnaire de l’Algérie et de l’humanité, qui ont appelé au changement dans leurs sociétés opprimées parle colonialisme et l’impérialisme. 

Les œuvres exposées incarnent les différentes facettes de la lutte, entre résistance et combat, et témoignent de l’engagement indéfectible des résistants. Elles dénoncent les injustices, les oppressions, et les crimes du passé colonial, tout en résonnant avec les luttes contemporaines. C’est ici, en Algérie, berceau des luttes pour la liberté, sur une terre marquée par la résistance à l’occupation coloniale française, que cette exposition nous invite à rendre hommage à l’effort révolutionnaire, non seulement en Algérie, mais aussi en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans le reste du monde.

Dans l’éditorial du catalogue de l’exposition, le dramaturge et écrivain algérien Slimane Benaissa- qui est un ami de longue date de l’artiste Mustapha Boutadjine- témoigne : «Pour réussir ces portraits il faut être un grand artisan et un peintre génial à la fois... À ce titre, on peut dire que Boutadjine est un peintre artisan ou un artisan peintre.

La force et la puissance de son art ne se limitent pas à donner vie à un visage par le collage, non, mais à nous raconter l’histoire d’une grande figure : les bouts de papier arrachés à des magazines qui nous ont menti se mettent comme par magie à nous dire subitement la vérité.

Mustapha Boutadjine le magicien manipule ces bouts de papier comme des déchirures qui donnent sens à la gravité du vécu du modèle. Mustapha s’est approprié cet art en développant ses techniques, réduisant de plus en plus la dimension du bout de papier pour plus de détail, plus de précision dans les expressions.» 

Fidélité…

Et d’ajouter : «Si Boutadjine persiste et signe dans cet art difficile, c’est parce qu’il a une grande qualité : la fidélité…La continuité du travail de Mustapha et sa fidélité au choix esthétique : les portraits ont fait qu’il a créé une œuvre considérable aussi variée qu’universelle et qui sera certainement considérée, et font de mon frère Mustapha un Grand.»

L’exposition «Les Résistants» comporte une série de portraits réalisés par Mustapha Boutadjine. Chaque portrait se décline sous la forme d’un hommage à ceux qui ont résisté, qu’ils soient des figures littéraires tels que le Palestinien Mahmoud Darwich, des militants révolutionnaires pour la libération de l’Algérie, comme Larbi Ben M’hidi, Djamila Bouhired, Louisette Ighilahriz, Djamila Amrane, ou des personnalités moins connues mais tout aussi importantes dans la lutte pour l’indépendance.

L’artiste dépeint s’intéresse, aussi, à des figures emblématiques des luttes de libération dans le monde, en Afrique, en Amérique latine ou en Asie, mettant en lumière leur lutte contre le colonialisme et l’impérialisme.  Ainsi dans cette catégorie, on retrouve entre autres Nelson Mandela, Patrice Lumumba, Fidel Castro ou encore Simone de Beauvoir.

L’ensemble de la collection a été réalisée à partir de fragments de magazines : une manière singulière de montrer la révolte personnelle de l’artiste contre les injustices. «Elle souligne également l’influence des années 1970 à Alger, un centre névralgique de la lutte du pays du Tiers-Monde, sur la conscience artistique de Boutadjine», note Mustapha Boutadjine.Mustapha Boutadjine est à la fois artiste peintre, affichiste et designer algérien.

Il a transité par l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger en 1974, dans la section architecture d’intérieur, puis vient à Paris pour se perfectionner en design de produits à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs en 1978. Il fait également un DEA à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne en esthétique et sciences de l’art. 

Il retourne en Algérie en 1979, souhaitant apporter ses connaissances au service de son pays.  Il est maître-assistant, crée le département design à l’Ecole des beaux-arts d’Alger (1979-1988), et dispense des cours en qualité de professeur associé à l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger. 

C’est l’époque où il fait des affiches pour les Black Panthers, et les mouvements de libération basque, le FLNC et l’Amérique latine. Les pressions exercées pendant les années 1980 sur les intellectuels et la société algérienne par les intégristes islamistes amènent Mustapha Boutadjine à quitter son pays. Il vit et travaille alors à Bagneux, en banlieue parisienne.

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