L’armée russe encercle les villes de Kherson, Berdiansk et Guenitchesk

28/02/2022 mis à jour: 04:53
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Les forces ukrainiennes ont affirmé hier avoir repoussé une percée russe à Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, où se déroulent des combats de rue. Au quatrième jour de l’offensive russe, les forces ukrainiennes ont le plein contrôle de Kharkiv, ville du Nord-Est de 1,4 million d’habitants à la frontière russe, selon le gouverneur local Oleg Sinegoubov.

Plusieurs pays, dont l’Allemagne, l’Italie, les pays scandinaves et la   Belgique, ont annoncé hier la fermeture de leur espace aérien aux avions russes, dont Paris étudie «le principe». La veille, les Occidentaux ont exclu des banques russes de la plateforme interbancaire Swift, une décision à laquelle s’est associé le Japon, et a annoncé livrer davantage d’armes à l’Ukraine.

L’Ukraine a saisi la Cour internationale de justice de La Haye pour qu’elle ordonne à Moscou de cesser les hostilités, selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. «Vassylkiv, Kiev, Cherniguiv, Soumi, Kharkiv et beaucoup d’autres villes vivent dans des conditions qu’on n’avait pas vues sur nos terres (...) depuis la Seconde Guerre mondiale», a lancé M. Zelensky, accusant la Russie de considérer les zones habitées «comme une cible légitime». Il a salué la formation d’une «coalition anti-guerre» internationale pour soutenir l’Ukraine et a appelé les étrangers à venir se battre «contre les criminels de guerre russes» dans la «Légion internationale» qu’en est train de   former le pays.

Depuis jeudi, quelque 368 000 réfugiés ont fui les combats en Ukraine pour les pays voisins et leur nombre «continue à augmenter», a annoncé le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. La Pologne en a compté quelque 156 000, et l’Allemagne a rendu gratuits les trains pour tous les Ukrainiens venant de ce pays.

L’armée russe, dont le président Vladimir Poutine a salué hier «l’héroïsme», a reçu samedi l’ordre d’élargir son offensive au motif que Kiev avait refusé des négociations. Dans son sermon dominical, le patriarche orthodoxe russe Kirill a qualifié les opposants à Moscou en Ukraine de «forces   du mal».

Le Kremlin, qui affirme vouloir mettre fin à un prétendu «génocide» de Russes en Ukraine, a accusé l’Ukraine de ne pas «saisir l’opportunité» de pourparlers après une nouvelle offre proposant de discuter au Bélarus, d’où la Russie a envahi son voisin. M. Zelensky s’est dit prêt à négocier, mais pas depuis ce pays qui sert de base arrière à l’armée russe, avant d’annoncer avoir discuté avec son homologue bélarusse Alexandre Loukatechnko.

Des morts et des blessés des deux cotés

A Kiev, sous couvre-feu jusqu’à lundi 8h (6h GMT), la matinée a été calme après des affrontements durant la nuit «avec des groupes subversifs», selon le bureau du maire. Des soldats patrouillaient nerveusement dans les rues avec leurs armes sorties et des avions sillonnaient le ciel.

A une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kiev, des combats se poursuivent pour le contrôle de la base aérienne de Vassylkiv, empêchant à l’aube les pompiers d’intervenir pour éteindre l’important incendie d’un dépôt de pétrole frappé dans la nuit près de cette ville, selon le chef de   l’administration de la région de Kiev, Oleksy Kouleba.

Selon l’état-major ukrainien, l’armée russe «n’a pas atteint» son «principal objectif (qui) est de verrouiller Kiev» et a recours «au sabotage» avec «des groupes de reconnaissance qui détruisent l’infrastructure civile».

De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir encerclé deux grandes villes du Sud, Kherson et Berdiansk, qui comptent respectivement 290 000 et 110 000 habitants. «La ville de Guenitchesk et l’aérodrome de Tchernobaïevka près de Kherson ont également été pris sous contrôle», selon un communiqué. Il revendique également des gains territoriaux pour les séparatistes prorusses dans l’Est, soutenus par l’armée russe et qui ont avancé, selon Moscou, de 52 km depuis le début de l’offensive. Au total, l’armée russe assure avoir détruit 975 installations militaires ukrainiennes.

Jusqu’à présent, le ministère russe de la Défense n’a pas évoqué d’offensive sur Kiev, faisant état de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires, d’avancées dans l’Est – où l’armée appuie les séparatistes des territoires de Donetsk et Lougansk – et dans le Sud ukrainien, où les forces russes sont entrées jeudi depuis la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

L’Onu recensait samedi au moins 64 morts parmi les civils et des centaines de milliers de personnes sans eau ou électricité. Des dizaines de militaires ukrainiens ont perdu la vie dans les combats. Kiev, selon qui l’armée ukrainienne a tué plus de 4300 soldats russes, a lancé un site internet permettant aux proches des soldats russes tués de connaître leur sort. L’armée russe a reconnu hier pour la première fois des «morts et des blessés» en Ukraine.

Les Occidentaux se réservent «le droit d’imposer» de nouvelles sanctions à Moscou, a averti le chancelier allemand, Olad Scholz, tout en se disant toujours ouvert à des discussions. «Le monde d’après ne sera plus le même que le monde   d’avant», a-t-il insisté. A. Z. et agence

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