Le développement local durable est avant tout l’engagement des acteurs publics et privés, des élus et des associations, a-t-il été précisé dans cette rencontre.
L’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou a abrité un séminaire national sur le développement local et la responsabilité environnementale. Lors de la première journée de cette manifestation organisée par l’APW en collaboration avec l’association EDDER, les conférenciers ont exploré plusieurs volets ayant un impact direct sur le développement durable.
L’ex-ministre de l’Environnement, Fatma Zohra Zerouati, a expliqué le rôle de la femme rurale dans la préservation des ressources naturelles. Elle a soutenu que «la femme rurale est le pilier de la préservation de ces ressources». L’intervenante a estimé que «n’importe quelle stratégie dans le domaine du développement durable peut impliquer la femme rurale vu son expérience notamment dans la récupération des déchets et la sauvegarde de l’environnement».
De son côté, Ferhat Ait Ali Brahim, ex-ministre de l’Industrie s’est attardé sur le rôle de l’industrie locale dans le développement national. Il a ainsi rappelé la nécessité pour les investisseurs de limiter les dégâts environnementaux tout en explorant les pistes de recyclage, a-t-il recommandé, tout en affirmant qu’il s’agit là des «deux volets permettant à l’industrie de s’intégrer dans la dynamique du développement durable».
Le même conférencier a aussi suggéré la mise à niveau des normes environnementales dans le cadre de l’investissement économique, ainsi que l’exigibilité du respect de ces normes pour n’importe quel investisseur.
Les participants ont, par ailleurs, beaucoup insisté, lors des débats sur la nécessité de trouver des solutions définitives aux déchets ménagers de plus en plus compliqués à traiter. «L’accompagnement effectif des startups pour la création de projet dans le domaine de la récupération des différents déchets avec la facilitation des démarches notamment pour l’acquisition de crédits bancaires est l’une des propositions émises par l’assistance.
Conscientiser la population sur le tri et la récupération des déchets est un autre point sur lequel les participants ont insisté. Le président de la commission santé et protection de l’environnement à l’APW, Hachemi Radjef, a, sur un autre volet, rappelé l’implication de l’assemblée dans le développement durable, la protection de l’environnement et l’économie verte.
Impact
Soulignant les partenariats avec l’université Mouloud Mammeri, il n’a pas omis de revenir sur l’impact immense et positif sur la protection de l’environnement du Concours annuel Aïsat Rabah, initié par l’APW pour élire le village le plus propre.
Il y a lieu de noter que ce séminaire national, qui s’inscrit dans le programme d’action de l’association EDDER, permettra, entre autres, selon les organisateurs de «ne pas rester que sur les idées et concepts, de s’aligner au programme national socio-économique pour l’amélioration du climat de développement local et de renforcer l’attractivité des territoires et la cohésion sociale entre l’ensemble des acteurs et opérateurs locaux».
Le professeur Guendouzi de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO), a parlé, pour sa part, de l’écologie industrielle et territoriale qui nécessite, selon lui, la coopération entre les entreprises et tous les acteurs locaux pour aboutir à une véritable mutualisation. Abderrahmane Seddiki, enseignant-chercheur à la faculté d’économie de l’UMMTO, a abordé l’apport de la communication institutionnelle dans la gestion des collectivités locales.
Il a mis en relief, dans son exposé, les différentes actions visant l’information et la vulgarisation des activités des communes en vue de booster le développement durable. Il a, en outre, évoqué les modes de communication à développer en appui à l’approche participative. Médecin et membre de la commission santé à l’APW, le Dr Salem Ait Belkacem s’est étalé, dans son intervention, à expliquer l’impact de la pollution sur la société.
Il souligne les enjeux environnementaux qu’il faut anticiper. «Ce que nous subissons au quotidien en raison de la pollution de l’air, de l’eau et du sol engendre des conséquences néfastes sur la santé publique.
La pollution provoque sept millions de décès par an dans le monde, selon l’OMS», a-t-il affirmé. Enchaînant dans le même ordre d’idées, Djamel Laceb, inspecteur de l’éducation nationale, est revenu, pour sa part, sur les traditions écologiques qui nécessitent la prise de conscience citoyenne autour des actions visant la sensibilisation à l’éducation écologique. «Il faut un travail de terrain tout en impliquant les enfants dans un processus d’apprentissage à l’éducation environnementale.
Ce que les enfants font aujourd’hui façonnera le monde de demain», a-t-il estimé. Il cite, pour illustrer ses propos, l’exemple d’une action de sensibilisation réalisée avec ses élèves, il y a 20 ans. «Cette action a permis d’alerter sur les dangers de la population», a-t-il précisé.
Par ailleurs, le président de l’APW, Mohamed Klalèche, a rappelé que l’APW s’est toujours intéressée à la question du développement local et de la responsabilité environnementale. «C’est un devoir pour nous en tant qu’élus du peuple d’être aux côtés de la société civile, de travailler avec elle, surtout de l’accompagner avec nos moyens afin qu’elle réalise des projets.
C’est aussi un besoin pour nous d’être éclairés par des experts» a-t-il dit. Notons enfin qu’à la fin des deux journées du séminaire, des recommandations ont été émises dans le but d’encourager des initiatives visant la protection de l’environnement pour assurer le développement local durable.
T. Chibani et H. Azzouzi