Lancement du rapport mondial sur le Sida : Afrique du Nord, 2030, la fin du sida ?

29/07/2024 mis à jour: 00:52
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Des spécialistes onusiens en réunion à Dakar, Sénégal

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec l’Onusida Afrique, a organisé 
à Dakar (Sénégal), mardi 23 juillet 2024, le lancement du rapport mondial sur le sida, sous le slogan «Le sida à la croisée des chemins».

L’Afrique du Nord, précisément l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, à l’instar de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale, l’Amérique latine et le Moyen-Orient, connaît une augmentation du nombre de nouvelles infections au VIH.

 C’est en tout cas, ce qui a été révélé lors de cette rencontre, à laquelle ont participé, outre les scientifiques, des ambassadeurs et des représentants de plusieurs pays d’Afrique. Cependant, il y a une petite remarque, mais de taille : ces trois pays sont majoritairement musulmans et le sida, quoi qu’on dise, demeure un tabou : près de la moitié des personnes vivant avec le VIH évitent de déclarer leur maladie et d’aller se soigner. 

Parmi les raisons de cette réticence, selon des témoignages rapportés par les experts de l’Onusida, «près d’un quart des personnes vivant avec le VIH ont déclaré avoir été victimes de stigmatisation et d’attitudes discriminatoires lorsqu’elles ont cherché à obtenir des services de santé non liés au VIH au cours de l’année précédente». Par conséquent, la sonnette d’alarme a été tirée : ces préjugés sont réversibles, selon le même organisme onusien, mais très peu de pays sont sur le point d’atteindre l’objectif de 2025, consistant à réduire à moins de 10% le pourcentage de personnes vivant avec le VIH et de personnes appartenant à des populations clés qui sont victimes de stigmatisation et de discrimination.

 «Un quart de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH ne recevait pas de thérapie antirétrovirale en 2023. L’accès au traitement était particulièrement faible en Afrique du Nord, où seule la moitié environ de personnes vivant avec le VIH, respectivement, recevait une thérapie antirétrovirale», selon la même source.

 


Algérie

Cependant, les autorités algériennes, par la voix du ministère de la Santé et de la Population, tiennent à rassurer. «Grâce à la riposte nationale multisectorielle face au VIH/sida, notre pays a réalisé des progrès indéniables et demeure à épidémie peu active, avec une prévalence de 0,1%», a précisé le ministre, à l’ouverture d’une rencontre célébrant la Journée mondiale de lutte contre le VIH/sida. Et de «réaffirmer l’engagement de l’Algérie à réunir tous les moyens possibles pour limiter la propagation de cette pathologie», et ce, dans le cadre du programme onusien visant son éradication à l’horizon 2030 et à travers le Plan national stratégique IST/VIH/sida 2020-2024. 

«Cette volonté s’est traduite par la mobilisation totale du gouvernement et de l’ensemble des acteurs, notamment la société civile, pour assurer un accès universel et gratuit à toutes les prestations de soins, y compris le dépistage et le traitement», a ajouté M. Saihi. Le ministre de la Santé a, par ailleurs, déploré «les comportements à risque d’exposition au VIH», tels que le faible niveau d’utilisation des moyens de protection, la consommation de drogues injectables, les phénomènes de migration, lesquels, a-t-il souligné, «imposent le maintien de la vigilance», assurant faire de la prévention et de la lutte contre le sida «une priorité». 


A travers le monde, pas moins de 39 millions de personnes vivent aujourd’hui avec le VIH/sida, dont 29,8 millions reçoivent un traitement «salvateur, alors que les décès ont reculé de 69% depuis 2004», selon les données de l’Onusida. 

Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida, a déclaré en substance : «Ce rapport montre que les dirigeants mondiaux peuvent tenir leur promesse de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030 et, ce faisant, éviter des millions de décès liés au sida, à prévenir des millions de nouvelles infections par le VIH et faire en sorte que les quelque 40 millions de personnes vivant avec le VIH aient une vie saine et bien remplie. Grâce à des études de cas percutantes et à de nouvelles données, le rapport montre comment certains pays sont déjà sur la bonne voie et comment tous les pays peuvent s’y engager…» 

Dakar (Sénégal) 
De notre envoyé spécial  Chahredine Berriah
 

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