L'Allemagne comptait fin 2022 un peu plus d'un million de véhicules tout électrique en circulation, après une accélération l'an dernier grâce aux primes à l'achat, mais en demeurant encore loin de l'objectif des 15 millions de véhicules fixé d'ici 2030. Le nombre de voitures particulières électriques (en circulation) «a dépassé le seuil du million avec 1.013.009 unités» à fin décembre dernier, selon un communiqué de l'Agence fédérale pour l'automobile (KBA).
La progression du parc est de près des deux-tiers (63,8%) sur un an, portée par une prime à l'achat très généreuse avant une revue à la baisse en janvier. Sur les modèles hybrides rechargeables, le parc a atteint 864.712 voitures, soit une progression de 52,8% sur un an, selon l'Agence.
Le nombre total de voitures particulières est lui resté presque stable (+0,2%) avec 48,8 millions d'unités, car dans le même temps le nombre de voitures diesel a diminué de près de 3% et celui des modèles à essence de plus d'1%, représentant ensemble près de 45 millions d'unités. Le gouvernement de coalition autour du chancelier social-démocrate Olaf Scholz s'est fixé pour objectif de voir sur les routes allemandes 15 millions de voitures électriques d'ici 2030.
La capacité du réseau électrique pourrait poser problème à terme
Certains experts, comme Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center Automotive Research à Duisbourg, doutent que cet objectif soit atteint. Non seulement il faudra augmenter le nombre de bornes de recharge mais la capacité du réseau électrique, qui devra alimenter simultanément un nombre croissant de voitures électriques et d'autres consommateurs comme les pompes à chaleur aux heures de pointe, pourrait poser problème à terme.
En cas de surcharge du réseau, l'approvisionnement des bornes de recharge pourrait être rationné par une loi en discussion, selon la presse allemande. L'industrie automobile allemande, pilier de la première économie européenne, a en outre un besoin massif de batteries et de leurs composants électroniques, indispensables pour réussir son passage au tout électrique puis à la conduite autonome.
Mais l'actuel plan américain de subventions vertes inquiète considérablement l'Union européenne, qui craint des délocalisations industrielles massives vers les États-Unis. Le géant des voitures électriques Tesla a assuré récemment maintenir ses projets de production de batteries automobiles dans son usine allemande près de Berlin, mais va délocaliser une partie de leur fabrication aux États-Unis en raison des aides accordées.