L’Algérie sur la liste grise du groupe d’action financière : «Il s’agit d’orienter les pays sur la voie de l’amélioration»

27/10/2024 mis à jour: 03:10
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A l’issue de sa réunion plénière tenue entre les 23 et 25 octobre à Paris sous la présidence d’Elisa de Anda Madrazo, du Mexique, sur les questions liées au blanchiment de capitaux, au financement du terrorisme et au financement de la prolifération, le Groupe d’action financière (GAFI) a placé de nouveaux pays dans la liste grise, comme indiqué sur son site.

Cette dernière lancée en 2000 compte 24 pays dont l’Algérie. Si le GAFI a retiré le Sénégal de sa surveillance accrue et a mis à jour ses déclarations sur les «juridictions à haut risque et autres juridictions surveillées», il a placé l’Algérie, l’Angola et la Côte d’Ivoire, ainsi que le Liban dans la liste grise officiellement appelée «Juridictions soumises à une surveillance renforcée».

Une liste qui, faut-il le noter, est régulièrement révisée en fonction des évolutions enregistrées dans les pays engagés dans ce processus. De nouveaux pays sont ajoutés alors que d’autres sont retirés une fois leur plan d’action achevé.

Ce qui traduit des améliorations dans certains cas et des insuffisances structurelles à combler  dans la lutte contre le blanchiment d’argent dans d’autres cas. Cependant, l’intégration de l’Algérie à cette liste n’est pas perçue comme une condamnation. La Mexicaine du groupe créée pour rappel en 1989 l’a clairement souligné. «Le processus d’inscription sur la liste n’est pas une mesure punitive. Il s’agit plutôt d’orienter les pays sur la voie de l’amélioration», a-t-elle noté.

Et de préciser que  les pays concernés, dont l’Algérie, travaillent en coopération avec leurs organismes régionaux et le GAFI pour élaborer un plan d’action détaillé contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Des efforts sont donc à consentir par l’Algérie dans ce sillage.

Autrement dit, il y a lieu de renforcer les dispositifs de lutte contre le blanchiment sur plusieurs aspects. D’ailleurs, selon les indications du GAFI, l’Algérie devra mettre en œuvre un plan d’action couvrant plusieurs points. Il s’agit notamment de la transparence des transactions, du développement des outils pour le suivi des opérations financières suspectes et de l’amélioration de la coopération entre les institutions nationales et internationales. Des points sur lesquels le gouvernement insiste par le biais du ministère de Finances.

Règlement de la Banque d’Algérie 

Le premier responsable du secteur, Laaziz Faid, souligne à chaque fois devant la commission nationale d’évaluation des risques de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme et de financement de la prolifération des armes de destruction massive à l’occasion des réunions périodiques sur l’impératif de moderniser le système national et le mettre en conformité avec les normes internationales en vigueur.

De son côté, la Banque d’Algérie  (BA) a émis un règlement publié le 22 août 2024 au Journal officiel (n°58), définissant le dispositif à mettre en place par les banques et les établissements financiers, pour la prévention contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le règlement en question impose aux assujettis la mise en place de programmes de prévention, de détection et de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. De même qu’il définit les missions de gouvernance et de contrôle interne. 

Ce ne sont pas en effet les instruments qui manquent sachant que l’Algérie s’est engagée dans la lutte contre le blanchiment d’argent dès le début d’année 2002, notamment par la création de la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF). L’Algérie a également entrepris, conformément à aux recommandations du GAFI, de compléter son évaluation nationale des risques de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme) entamée en 2020.

Du travail reste à faire dans ce cadre. De nouvelles mesures sont à prévoir. Le ton est déjà donné dans le projet de loi de finances 2025 avec la proposition portant sur l’interdiction du paiement en espèces pour l’achat de biens immobiliers (principal canal de blanchiment), de véhicules neufs, de bateaux de plaisance et pour la souscription de toutes les polices d’assurance obligatoires.

 

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