La création d’un secrétariat d’Etat auprès du ministre algérien de l’Énergie, chargé des énergies renouvelables, intervenue à la faveur du remaniement gouvernemental, s’inscrit dans volonté de rendre plus efficace la mise en œuvre de la stratégie visant le verdissement de l’économie algérienne pour répondre à des impératifs climatiques, économiques et géopolitiques.
De puissance pétro-gazière, l’Algérie aspire aussi à gagner la course aux énergies propres. Concrètement, le secteur s’est donné comme objectif l’intégration dans le mix énergétique 15 000 mégawatts d’énergies renouvelables à l’horizon 2035. Lors de la COP29, qui vient de se tenir en Azerbaïdjan, l’Algérie a réitéré son engagement à tripler les capacités des énergies renouvelables d’ici à 2030.
Le nouveau secrétariat aura la tâche de coordonner la mise en œuvre des politiques énergétiques, promouvra les partenariats public-privé et développera les compétences locales. Le secteur se retrouve face à la nécessité du renforcement des capacités techniques, par l’amélioration de la qualité de la formation et la conclusion de partenariats internationaux visant à encourager les collaborations avec des entreprises et centres de recherche étrangers pour capter les transferts de technologies. Un autre axe porte sur le développement d’infrastructures pour renforcer l’interconnexion électrique.
La multiplication des projets pilotes est une opportunité permettant de mettre en œuvre des projets expérimentaux en biomasse, géothermie et solaire thermique. Au cœur de la stratégie, figure l’encouragement de l’investissement en multipliant les appels d’offres visant à mettre en compétition les investisseurs pour réduire les coûts de production d’électricité. Le secteur a besoin de promouvoir la création d’industries liées aux énergies renouvelables, notamment dans le stockage d’énergie et la gestion intelligente. Ceci est encouragé par la loi qui permet le rachat de l’électricité produite par des particuliers grâce à des contrats de vente d’électricité pour les projets d’énergie renouvelable.
Les producteurs indépendants d’énergie peuvent participer à des appels d’offres pour installer des centrales solaires, et l’électricité produite est achetée par l’Etat. La filière de l’hydrogène vert a, quant à elle, besoin de s’intégrer pleinement dans la chaîne de valeur en s’appuyant sur des infrastructures de stockage et de transport. Les investissements prévus sont à hauteur de 3 milliards de dollars. En mars dernier, 19 contrats ont été signés au profit des entreprises lauréates dans le cadre des appels d’offres pour la réalisation de deux projets solaires photovoltaïques de 2000 MW et de 1000 MW.
Le projet de 2000 MW porte sur la construction de 15 centrales solaires photovoltaïques. Le projet Solar 1000 inclut, quant à lui, la réalisation de 5 centrales photovoltaïques. La capacité totale des énergies renouvelables, cumulée et installée jusqu’à fin 2023, s’élève à 600,9 MW, selon le Commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (Cerefe). L’autre avantage est le coût de production de l’énergie solaire qui est en voie d’atteindre la rentabilité en Algérie.
Le coût de production estimé est compétitif, avec un coût actualisé de l’électricité (LCOE) évalué entre 0,039 et 0,045 par kWh. Le développement local des composants solaires pourrait également réduire les coûts à long terme.