L’aide en Syrie n’est pas à la hauteur des besoins «immenses»

15/02/2023 mis à jour: 04:59
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Huit jours après le séisme en Turquie et en Syrie, l’aide humanitaire aux populations syriennes reste insuffisante, déplorent des responsables de l’organisation Mehad, inquiète de l’ouverture de points de passage sous le contrôle de Damas et non des Nations unies. Le président syrien Bachar Al Assad a décidé lundi d’ouvrir les deux points de passage de Bab Al Salam et d’Al Ra’ee entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie pour une période initiale de trois mois. «Il est impératif que l’ouverture des couloirs humanitaires soit une décision des Nations unies, et que ces points de passage se fassent uniquement sous le contrôle de la communauté internationale, seule garante que l’aide humanitaire puisse arriver aux populations du Nord-Ouest syrien», a réagi hier auprès de l’AFP le professeur Raphaël Pitti, médecin humanitaire au sein de l’organisation Mehad. Il a déploré par ailleurs «la lenteur d’une décision (...) qui aurait dû se faire dès le lendemain» du séisme qui a fait plus de 35 000 morts dans les deux pays, selon un dernier bilan. Il souligne que l’ouverture de ces axes «reste encore très insuffisante et inadaptée face au cataclysme que représente ce séisme» et appelle à «une réponse internationale coordonnée». Dans une tribune signée conjointement avec le docteur Ziad Alissa, président du Mehad et publiée sur le site du quotidien Libération, il demande aussi «un cessez-le-feu immédiat et le déploiement d’un hôpital mobile à la frontière syro-turque pour aider à la prise en charge des victimes du Nord-Ouest syrien». L’entrée d’équipes médicales est cruciale pour soutenir leurs collègues «dans les hôpitaux et centres de santé qui sont épuisés», note le Dr Alissa. «Il manque de tout», a ajouté le Pr Pitti. Dans la région rebelle d’Idleb, la population a cruellement besoin de tentes, couvertures, chauffage, kits d’hygiène, etc. «Les soignants, plus particulièrement, nous disent l’urgence d’avoir du matériel médical, de rénover les blocs opératoires, les salles d’accouchements, de soutenir directement le personnel médical», explique le professeur. «Ils soignent les blessés sans en avoir réellement les moyens matériels et financiers».

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