L’Afrique et l’injustice onusienne

22/09/2024 mis à jour: 12:57
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Aquoi sert le soutien que viennent d’exprimer les Etats-Unis d’Amérique à la création de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour des pays africains, mais sans droit de veto ? 

Les Etats-Unis ne soutiennent pas l’extension du droit de veto pour les éventuels nouveaux membres et s’opposent à sa suppression pour les membres actuels. Le droit de veto du Conseil de sécurité de l’ONU est injustement réservé aux seuls cinq membres permanents de ce Conseil qui leur permet de bloquer toute résolution «de fond», quelle que soit la position majoritaire au Conseil. 

Le droit de veto est le moyen le plus antidémocratique de l’ONU où sont prises les décisions qui engagent l’ensemble de la planète. Sur les 15 membres du Conseil de sécurité, seuls cinq permanents (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie) détiennent un droit de veto. 

L’Afrique ne dispose que de trois sièges non permanents sur les dix élus attribués sur une base tournante pour des mandats de deux ans. Le dernier projet de texte, qui pourrait être modifié, suggère, sans aucune échéance, une réforme du Conseil en «traitant l’Afrique comme un dossier spécial». 

Une réforme qui nécessiterait l’adoption puis la ratification par deux tiers des 193 Etats membres de l’ONU lors du «Pacte de l’avenir» qui doit être adopté lors de la Semaine de haut niveau, prévue le 22 septembre.
Depuis près de vingt ans, les pays africains réclament des sièges permanents avec un droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU. Cette demande a été formulée par l’Union africaine (UA) lors des discussions sur la réforme du Conseil. 

L’UA a demandé deux sièges permanents avec droit de veto dans le cadre d’une proposition plus large visant à élargir le Conseil de sécurité de 15 à 25 membres, incluant des sièges pour d’autres régions du globe. Cette demande légitime, qui s’inscrit dans un contexte où l’Afrique, avec ses 54 Etats membres à l’ONU, aspire à une représentation équitable au sein de l’organisation onusienne. 

Les cinq membres permanents ne veulent pas partager le droit de veto, craignant que cela ne dilue leur pouvoir. «L’Afrique veut l’abolition du veto. Mais si les Etats membres veulent garder le droit de veto, ce dernier doit être étendu aux nouveaux membres permanents, c’est une question de justice», avait affirmé, en août dernier, le président sierra-léonais Julius Maada Bio, dans son discours devant le Conseil de sécurité. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, dénonce quant à lui le fait que les pays africains soient traités comme des «citoyens de seconde zone». 

De son côté, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré le 12 août dernier qu’«il est tout simplement inacceptable que l’Afrique soit sous-représentée au Conseil de sécurité, parce que cela porte atteinte aux principes d’équité, d’inclusion et d’égalité souveraine des Etats». 

Cette déclaration a été faite lors d’une réunion de haut niveau, présidée par le Président de la Sierra Leone, pour débattre des moyens de «remédier à l’injustice historique et renforcer la représentation effective de l’Afrique» au sein de l’ONU. L’Algérie ne cesse d’appeler à «réparer l’injustice historique infligée au continent africain, étant le seul continent ne jouissant pas de la qualité de membre permanent au Conseil de sécurité».
 

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