L’AADL et l’urbanisme durable

26/06/2024 mis à jour: 11:04
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Des centaines de milliers d’Algériennes et d’Algériens attendent impatiemment l’ouverture, le 5 juillet prochain, des inscriptions au programme AADL 3, annoncée par le président Tebboune. Le nouveau programme de l’AADL porte sur une offre record d’habitats visant à loger 460 000 ménages. 

Depuis son lancement en 2001, cette formule d’habitat gérée par l’Agence nationale pour l’amélioration et le développement du logement (AADL) a eu un immense succès auprès de la classe moyenne. Des améliorations tangibles viennent d’être apportées à ce segment, qu’il s’agisse de l’élargissement de la période de paiement des tranches de l’apport initial, de la prorogation de la durée du paiement du reste du prix du logement ou encore de la numérisation de l’enregistrement des demandes. Au-delà de ces améliorations, il reste un défi de taille : comment éviter les grands ensembles et les cités-dortoirs qui ont caractérisé, dans le passé, les tissus urbains qui se sont greffés à la périphérie de toutes nos villes ? 

 Comment concilier à la fois la densification du béton et la qualité architecturale ? Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, promet que ce nouveau programme d’habitats sera «une nouvelle innovation architecturale et d’ingénierie» en s’engageant à atteindre «des niveaux supérieurs dans l’amélioration urbaine et l’humanisation des pôles urbains et des villes». 

L’Algérie fait face à un défi majeur : trouver l’équilibre entre la création massive de logements et la qualité architecturale du cadre bâti. Pour faire face à la démographie, nos villes ont vu se dresser des grands ensembles qui les ont transformées en cités-dortoirs périphériques. Comment donner à la ville un sens humain, tout en étant structurée et en produisant des villes à haute valeur patrimoniale à léguer aux générations futures ? L’opportunité de densifier nos villes doit s’étudier en fonction de la contribution à la qualité architecturale du bâti et de l’environnement paysager. D’où s’impose la lancinante question de la nouvelle qualité urbaine. 

Nous sommes ainsi de plain-pied dans la notion de l’urbanisme durable qui doit être au cœur de la recherche de réponses à ces interrogations. Des interrogations au demeurant multiples tout autant que le sont les pistes de réflexion. C’est un arbitrage intelligent à trouver pour permettre de densifier avec harmonie la périphérie de nos villes. La célèbre ville écologique Tafilelt dans la wilaya de Ghardaïa est à méditer : sa construction est basée sur un principe : faire revivre le patrimoine architectural algérien tout en préservant l’écologie et en valorisant l’architecture traditionnelle saharienne. 

Il s’agit de penser et de faire la ville autrement, de créer un autre modèle d’aménagement et de développement urbain, mais également, d'harmoniser nos façons d'habiter, de vivre dans et pour la culture… Le développement durable prend en considération, certes, l’efficacité de répondre à l’urgence sociale en matière d’habitat, mais de manière équilibrée et intégrée à la dimension écologique. Les Algériennes et les Algériens ont besoin de cités vertes avec des théâtres et des salles de cinéma qui doivent faire la part belle à l’urbanisme écologique et à la valorisation énergétique des déchets. 

Il s’agit de relever les défis des nouveaux enjeux de la fabrique urbaine de qualité. La ville écologique s’insère entre la qualité patrimoniale des tissus urbanistiques et les interstices de la ville dense pour faire du développement durable un principe fondateur d’une nouvelle urbanité. 

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