Les députés turcs ont ouvert partiellement les portes de l'OTAN à la Suède le mardi 26 décembre. La validation définitive de son adhésion devrait intervenir rapidement, après l'approbation du Protocole d'adhésion, conditionnée à un possible engagement américain concernant les avions F-16.
Après 19 mois d'attente, la Commission des Affaires étrangères du parlement à Ankara a donné son approbation et a transmis le texte à l'Assemblée plénière pour une adoption définitive. Cette formalité devrait se faire dans les heures ou les jours à venir, bien que la date exacte ne soit pas encore précisée. Jens Stoltenberg, le chef de l'OTAN, a salué ce vote.
La Turquie était le dernier membre de l'Alliance atlantique, avec la Hongrie, à s'opposer à l'adhésion de la Suède, utilisant diverses exigences et prétextes pour justifier ses réserves. Cette décision a été saluée par Tobias Billström, le ministre suédois des Affaires étrangères, qui a déclaré sur le site de la télévision publique SVT Nyheter : "Nous nous réjouissons de devenir membre de l'OTAN."
La Suède avait soumis sa candidature en même temps que la Finlande, admise en avril, suite au début de la guerre russo-ukrainienne. Selon Fuat Oktay, député du parti au pouvoir, président de la Commission des affaires étrangères du Parlement turc, il y a eu un changement dans la politique suédoise, notant quelques décisions adoptées par les tribunaux. Les préoccupations de la Turquie concernaient notamment la lutte anti-terroriste, sans fournir de détails précis. Le président Erdogan évoquait depuis le début du processus une attitude perçue comme trop clémente de la part de Stockholm envers certains groupes kurdes, qu'il considère comme terroristes. Le déblocage semble être intervenu après un entretien téléphonique mi-décembre entre Erdogan et le président américain Joe Biden.
Alors que cette adhésion était annoncée comme une formalité en novembre, l'examen du protocole d'adhésion avait été retardé après une seule réunion. En décembre, Erdogan a conditionné la ratification d'Ankara à une décision simultanée du Congrès américain concernant la vente d'avions de chasse F-16 à la Turquie. Bien que ces processus semblent désormais progresser en parallèle, les déclarations de la Turquie en soutien au Hamas ont compliqué le processus de vente des F-16. L'expert Ozgur Unluhisarcikli estime qu'il n'y a pas encore de consensus au sein du Parlement turc ni au Congrès américain, mais un dénouement proche est envisageable si Biden et Erdogan démontrent la volonté nécessaire.