La subvention annuelle accordée aux producteurs agricoles dépasse les 11 milliards de dinars, et ce, dans le cadre des fonds d’affectation spéciaux. Par segment, la subvention de la semence de pomme de terre ne dépasse pas 470 milliards de centimes, alors que celle accordée à la pomme de terre destinée à la consommation a atteint 90 milliards de centimes. Mais côté production, les chiffres sont en baisse.
Pour ce tubercule, la superficie cultivée en 2020/2021 a atteint 118 000 hectares avec une production de 39 millions de quintaux. Pour la saison 2021-2022, c’est la chute libre pour cette filière. La superficie cultivée a été réduite de plus de la moitié (près de 57%), passant à 51 000 hectares avec une production prévisionnelle allant jusqu’à 15 millions de quintaux. Soit moins de 24 millions de quintaux par rapport à la saison précédente.
Ce sont globalement les chiffres révélés par le directeur général de l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev), Kamel Bendhif, qui a également annoncé l’adoption d’une nouvelle stratégie pour élaborer une vision prospective face à toute éventuelle perturbation dans l’approvisionnement du marché national.
Le directeur de l’Onilev intervenait le 22 février devant les membres de la commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement de l’Assemblée populaire nationale (APN) lors d’une séance d’audition.
La subvention concerne, faut-il le noter, les filières agricoles stratégiques dont la régulation incombe à l’Office, à savoir la pomme de terre destinée à la consommation, les semences de pomme de terre, l’ail, l’oignon et la tomate industrielle. M. Bendhif a insisté, par ailleurs, sur l’importance d’augmenter la production des semences de pomme de terre, ajoutant que la superficie programmée pour le moment pour cette culture s’élève à 65 000 hectares.
Pour la filière de la tomate industrielle qui compte 22 unités, les producteurs et transformateurs (au nombre de 3000) de ce produit est estimée à 620 milliards de centimes. C’est le montant le plus important en comparaison avec les aides accordées aux autres filières.
A titre indicatif, dans le cadre du contrat signé entre les unités de transformation et le producteur, l’Office verse 4 DA/kg au producteur et 1,5 DA pour la transformation, selon le DG de l’Onilev, lequel a précisé qu’une autosuffisance à hauteur de 100% a été réalisée concernant la tomate industrielle.
Au-delà de l’octroi des aides aux agriculteurs, l’Onilev est appelé à gérer les situations de crise et de pénurie à l’origine des perturbations dans l’approvisionnement du marché. D’où l’adoption d’une nouvelle stratégie qui s’appuie sur l’élargissement des missions de l’Office et le développement des filières agricoles.
En plus du stockage et de déstockage des produits pour réguler la distribution, l’Onilev aspire, selon son premier responsable, à maîtriser les informations relatives aux quantités de production des produits agricoles de large consommation.
Il s’agit aussi de connaître avec précision la superficie cultivée, en collaboration avec l’Agence spatiale algérienne (ASAL), afin de prendre les mesures nécessaires à point nommé et éviter l’instabilité de l’approvisionnement du marché national en faisant des prévisions sur trois mois, selon la même source.