Les Africains sont connus depuis la nuit des temps pour leur sagesse, cette vertu millénaire patiemment construite par des sociétés égalitaristes et pacifiques qui n’ont fait de la guerre ni un métier ni une science et par des générations de vieux chefs élus par leurs populations pour leur connaissance de la vie et non leur maîtrise de la guerre.
D’ailleurs, en Afrique, berceau de l’humanité, on a coutume de régler les conflits par la parole des anciens sous l’arbre à palabres. Feu Nelson Mandela en est peut-être le meilleur exemple et le plus récent.
Il faut espérer que les Africains sauront tirer le meilleur de cette sagesse transmise par leurs ancêtres lors du premier sommet africain sur le climat qui se tient actuellement à Nairobi, au Kenya, du 4 au 6 septembre courant.
Durant ce sommet, notre continent tentera de parler d’une seule et même voix sur les questions de développement et de climat. Promouvoir la croissance verte et les solutions de financement du climat pour l’Afrique et le monde, tel est le thème de ce sommet.
Durant ces trois jours d’échanges entre dirigeants africains et acteurs de la société civile ainsi que des entreprises publiques et privées, et des organisations internationales, il s’agira de tracer la feuille de route du continent telle qu’elle devra être présentée à la COP28, en novembre 2023 à Dubaï, aux Emirats arabes unis.
L’idée est de parvenir à trouver une approche commune et à formuler des «solutions africaines» aux défis climatiques, l’idéal étant d’aboutir à une «déclaration de Nairobi», consensuelle, signée par l’ensemble des participants.
Fragilisés par des siècles de pillage organisé par les empires colonialistes et les nations les plus fortes ou les plus belliqueuses, bousculés par la mondialisation, les pays africains se retrouvent soudainement confrontés aux nouvelles menaces induites par un réchauffement climatique auquel ils n’ont que très peu ou pas du tout contribué.
Face à la sécheresse et aux catastrophes naturelles causées par le dérèglement climatique, ils comptent parmi les régions les plus vulnérables et les moins bien préparés aux changements.
En même temps, ils peuvent d’ores et déjà prendre les devants pour protéger les inestimables écosystèmes de leurs forêts, leur faune riche et diversifiée, leurs ressources en eau ainsi que leur incroyable patrimoine génétique en matière d’alimentation.
L’Afrique est aujourd’hui le continent qui présente le plus grand potentiel en matière d’énergies renouvelables. En même temps, il est le moins exposé aux industries polluantes liées aux énergies fossiles nonobstant le fait que sa croissance démographique est autant un atout qu’un sérieux handicap qui peut annihiler tout effort de développement.
À ce titre, l’Afrique devra attirer un maximum d’investissements dans le secteur des énergies renouvelables, de l’économie verte et de financements pour la sauvegarde de la biodiversité.
Les Africains doivent donc montrer qu’ils savent s’adapter à ce monde qui change rapidement. «On est plus le fils de son époque que le fils de son père», dit un vieux proverbe africain.