Comme une queue de lézard, une branche végétale, une langue plantée dans la terre peut-elle repousser ?
Personne n’a jamais essayé, nous n’allons pas nous attarder sur le sujet, mais sur celui de la rentrée scolaire où les élèves du primaire vont aborder l’année avec un programme chargé, en arabe et tamazight, deux langues officielles, en français et en anglais, deux langues officieuses dont l’une est censée représenter le passé, tandis que la deuxième représenterait l’avenir.
En tout donc, 4 langues à intégrer pour des petits cerveaux de 6 à 12 ans, ce qui en théorie fera ressortir des adolescents bien formés au cerveau complexe et à la culture générale élargie, universels quadrilingues et petits génies planétaires qui seront à l’aise partout, ce qui sera déjà bien pratique pour les futurs harraga.
Mais les réformes scolaires étant souvent décidées par décret présidentiel sans associer des spécialistes, pédagogues, pédiatres, psychologues, linguistes ou psycho-linguistes, on peut imaginer qu’aux alentours de 2028, l’Algérie sera pleine de jeunes schizophrènes perdus ne s’exprimant qu’en langage des signes, même s’il semble que l’Algérien soit déjà schizophrène, à l’exemple de ce fameux slogan national «One two three viva l’Algérie», qui contient 3 mots d’anglais, un d’espagnol et un de français sans y incorporer aucun mot d’arabe ou tamazight, les deux langues officielles.
Mais c’est là où le docteur Ilsan du village Ijjerman, près d’Azeffoun, entre en jeu, il propose à des tarifs intéressants une opération chirurgicale qui consiste à diviser la langue des enfants en quatre sections égales en la coupant longitudinalement.
Ainsi, ils pourront parler 4 langues en même temps, ou mieux, comme le soutiennent des parents d’élèves, parler en anglais et en tamazight tout en léchant une glace et mâchant un chewing-gum. Non remboursée par la CNAS, l’opération est-elle dangereuse ? On n’en sait pas plus pour l’instant, contacté, le docteur Ilsan ne s’exprime en fait qu’en allemand.