A moins de 20 jours du début du mois de Ramadhan, le lait en sachet se raréfie et provoque une tension persistante depuis quelques jours dans la commune de Béchar. Hier, nous avons pu constater sur place la pénurie de cette denrée subventionnée qui engendre ces jours-ci d’immenses chaînes autour du dépôt de vente Giplait au centre de la ville.
Ce point de vente est alimenté par l’unité de production d’Igli (une daïra située à 160 km au sud de Béchar), une production qui n’arrive malheureusement pas à couvrir les besoins sans cesse croissant de la population de la commune et de sa périphérie. Nous avons pu contacter un citoyen de cette daïra très au fait de la situation de production et qui nous a assuré que l’unité ne produit que 41 000 litres/jour, une quantité jugée nettement insuffisante pour faire face à l’énorme demande pour une population de la commune qui avoisine les 200 000 habitants. Un tel déséquilibre ne peut logiquement qu’engendrer une tension sur le marché et une psychose quasi permanente. Aussi, certains consommateurs réfutent l’idée assez répandue selon laquelle le lait en sachet fait l’objet d’une frénésie et de stockage, car le consommateur, précise-t-on, utilise le lait à multiples usages. Il est consommé aussi avec des dattes, utilisé dans les crèmes, etc. Dans la commune de Béchar, il existe deux autres unités de production de lait en sachet. L’une entrée en service en 2016 et produisant 19 000 litres/jour, mais elle est a l’arrêt depuis octobre 2022. Son propriétaire, en partenariat avec l’Etat, contacté par téléphone a souligné que son usine a été frappée par une mesure de suspension provisoire de livraison de la poudre de lait et n’a pas souhaité s’exprimer sur la cause de cette mesure. La deuxième laiterie en service appartenant à un privé ne produit que 9000 litres/jour et la totalité de la production s’élève à 50 000 litres. Malgré la récente mesure des pouvoirs publics interdisant aux cafetiers de la commune de servir à leurs clients le lait subventionné, mesure scrupuleusement observée, le surplus découlant de cette mesure n’a pas augmenté la disponibilité de la denrée et le problème de la pénurie demeure entier. Le Ramadhan approche et aucune perspective n’est en vue pour pallier au déficit de l’aliment indispensable en période de carême.