La province autonome du Xinjiang : Le miracle improbable de la Chine

07/08/2024 mis à jour: 17:23
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La province autonome du Xinjiang par lequel passait la mythique route de la soie, constitue aujourd’hui un des «poumons» de l’économie chinoise. 

Pourtant, il y a à peine quelques années, personne n’aurait misé un Kopeck sur une région rurale, désertique et bordée d’une grande chaîne de montagnes, qui plus est, ravagée par des actes terroristes revendiqués par des groupuscules islamistes séparatistes soutenus par certaines monarchies du Golfe et les Etats-Unis. Pour ces derniers, il fallait exploiter certaines velléités indépendantistes des minorités ethniques et religieuses pour freiner l’ascension fulgurante de la Chine, notamment sur le plan économique et financier. 

Les autorités chinoises ont réussi à mettre fin définitivement au cauchemar islamiste qui a davantage ciblé les personnalités religieuses (pour avoir refusé de décréter le djihad) et les leaders politiques locaux parmi les Ouighours et les Hui. Le secret dans cette réussite réside non pas dans la manière forte, mais dans la mise en place d’une politique économique appropriée dans le cadre d’une stratégie globale qui apportera en peu de temps la prospérité et le bien-être à la population de la province. Une vision développée par le président chinois, Xi Jinping, et à laquelle a adhéré la majeure partie des habitants.  


L’atout premier du Xinjiang, qui veut dire en chinois «nouvelles frontières», est justement de partager des frontières avec huit pays, la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde. Une grande fenêtre sur le marché asiatique et européen pour un pays leader mondial du commerce international. La mise en place de ports secs au Xinjiang s’imposait d’elle-même, pourrait-on dire.

Nous avons visité un quatre ports secs, celui de la capitale Urumqi (lire urumutchi). Il est associé à 21 voies de chemins de fer qui transportent plusieurs milliers de tonnes de marchandise vers 26 villes d’Asie et d’Europe de 19 pays. Ce sont des corridors terrestres qui acheminent chaque jour plus de 200 types de produits fabriqués en Chine. Ce dispositif terrestre est géré par des moyens électroniques sophistiqués que ce soit au niveau des procédures douanières que dans le transport. L’intervention humaine est limitée au strict minimum, permettant ainsi une grande fluidité dans le transport des conteneurs. En effet, le transport ferroviaire est plus rapide que le transport maritime et moins cher que l’aérien. 

Il permet un transit rapide et continu des flux, notamment les produits à haute et moyenne valeurs ajoutées, tels le matériel informatique, les pièces détachées et les vêtements. Le port sec d’Urumqi est appelé à prendre chaque année de l’essor dans le cadre du développement futur de la nouvelle route de la soie qui va englober d’autres pays comme la Turquie, l’Arabie Saoudite et dans un avenir proche l’Algérie, nous a-t-on assuré.


Hégémonie chinoise

Cette infrastructure d’Urumqi et des trois autres régions du Xinjiang parachèvent donc l’hégémonie chinoise sur le commerce international en étant déjà au cœur du transport maritime mondial. La Chine compte 15 des 20 premiers ports mondiaux, marquant ainsi une nette supériorité sur ses rivaux. Cela n’a été possible que grâce à la politique d’ouverture instituée par le défunt président Deng Xiaoping en décembre 1978 et parachevée par l’actuel président Xi Jinping. Changement de décor, nous sommes le lendemain attendus dans une ferme très particulière à une centaine de kilomètres de la capitale. L’endroit est paradisiaque ! Il appartient à un organisme public qui a réalisé l’exploit de faire pousser de nombreuses variétés de produits maraîchers dont les racines baignent dans de l’eau uniquement dans des tubes superposés. Pas de terre, rien ! Comment est-ce possible ? 


On nous explique : Il s’agit-là d’une technique révolutionnaire qui a été développée au Japon et dans certains pays d’Europe au moyen d’innovation technologique qui fait appel également à l’intelligence artificielle. Plusieurs universités chinoises spécialisées dans différents domaines scientifiques de pointe ont participé au succès de cette ferme pilote au grand bonheur des agriculteurs et des ingénieurs chinois qui y travaillent. Le process paraît simple. 
De l’eau est acheminée vers des tubes superposés sur plusieurs mètres où se développent plusieurs types de légumes. Celle-ci est préalablement traitée avec l’injection de différents nutriments qui va nourrir les plantes chacune selon ses besoins naturels. 

A ce stade, il est fait appel à l’intelligence artificielle qui va assurer ce travail de tri. Du pur génie ! Plusieurs grandes serres abritent la culture de nombreuses variétés de légumes, y compris des potirons géants pour les besoins de la fête d’Halloween célébrée de plus en plus par la population chinoise.

Pour les spécialistes des questions de l’Asie et particulièrement de la Chine, la province autonome du Xinjiang a subit une mutation profonde, passant d’une région agropastorale quasiment pauvre à un territoire prospère qui peut encore davantage «booster» l’économie chinoise avec ses richesses minières et son énorme potentiel en hydrocarbures, notamment en gaz naturel. 
 

Des empires, certains prestigieux d’autres éphémères, se sont succédé  pour le contrôle de ce vaste territoire de 1,6 million de kilomètres carrés depuis plus de 2500 ans. Cette province, revendiquée pendant un temps par la Russie, fait partie de ce grand pays qu’est la République populaire de Chine. Les autorités chinoise ont réellement réalisé un exploit au niveau de ce territoire en apportant la prospérité et l’harmonie entre les nombreuses ethnies qui composent le Xinjiang.
 

Chine 
De notre envoyé spécial  M. T. Messaoudi
 

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