Les prochaines élections locales n’auront lieu que dans trois ans, mais il n’est pas trop tôt pour préparer une échéance dont l’importance et l’incidence sur la vie quotidienne des populations ne sont plus à démontrer.
La réponse aux problèmes et aux difficultés rencontrés par les citoyens n’appelle pas seulement un surplus de dotations budgétaires, elle commande, surtout, de réhabiliter et d’encourager les initiatives locales qui ont fait leurs preuves et donné la mesure de la capacité de gestion et d’auto-prise en charge au sein du mouvement associatif et de la société civile en général. Il n’est pas exagéré de dire que le programme de campagne des futurs candidats aux élections pour le renouvellement des APC et des APW peut d’ores et déjà être envisagé et élaboré dans ses grandes lignes.
Il suffit de s’inspirer de l’action des comités de village qui ont réussi le pari du développement et de l’amélioration des conditions de vie de la population. Le succès que connaît le concours du village le plus propre, organisé chaque année par l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou, est un motif d’espérance quant à un dépassement des situations de marasme dans lesquelles se débattent de nombreuses collectivités locales. La cérémonie de remise des prix et de désignation des villages lauréats n’étant pas une fin en soi, le véritable défi est de transférer cette efficacité de gestion aux instances qui ont le double avantage d’accéder au pouvoir de décision et d’affectation des financements publics.
Le niveau d’organisation atteint dans les nombreux villages qui se sont inscrits dans cette dynamique citoyenne ne se limite, bien entendu, pas à la collecte et au traitement des ordures, qui est déjà une tâche problématique pour les services officiellement dédiés à ce secteur. Depuis quelques années, on aperçoit souvent sur les routes des ambulances médicalisées, avec le nom d’un village bien mis en évidence, assurant de jour comme de nuit le transfert des malades vers les différentes structures sanitaires.
Elles sont mobilisées, chauffeur compris, par de grands entrepreneurs ou des figures du sport mondial qui répondent positivement aux sollicitations de leur communauté villageoise. Il est arrivé qu’un dispensaire soit entièrement réalisé par des associations permettant ainsi, en quelques mois, de mettre en place et d’assurer des soins de base pour les villageois.
Ceci au moment où l’administration peut mettre vingt ans pour récupérer, réhabiliter et remettre en service une unité de soins laissée à l’abandon ou transformée en habitation, parfois en siège pour une autre fonction.
C’est le potentiel de bonne gouvernance qu’il importe, en définitive, de valoriser et d’essaimer dans les structures élues. En redécouvrant les rudiments et les avantages de la gestion pragmatique des affaires publiques, les futurs exécutifs communaux feront l’économie des grandes tares ayant longtemps marqué la vie des collectivités locales, la bureaucratie, le laxisme et des dissensions totalement déconnectées des préoccupations et des attentes des administrés.
Après avoir engagé de grandes opérations de financement et des programmes de développement dont le plus connu est celui destiné aux zones d’ombre, les autorités sont en phase de promulguer un nouveau code communal avec pour ambition d’imprimer un nouvel élan à la vie locale. L’élément le plus déterminant réside, en fait, au sein de la société civile et dans ses ressorts de mobilisation pour sortir de l’ornière de l’inertie et de la gabegie.