A cause de sa catastrophique performance en Coupe d’Afrique, l’Algérie va reculer de beaucoup au classement FIFA, mais heureusement, le pays vient aussi de reculer dans le classement de l’indice de perception de la corruption dans le secteur public, passant de la 104e place à la 117e selon les chiffres que vient de fournir l’ONG Transparency International.
Ce qui reste pourtant étrange, car de 2012 à 2014 sous Bouteflika, l’Algérie était classée 105e, 94e et 100e par la même organisation et de 2014 à 2019, sous le règne de Saïd, sa place oscillait entre 88e et 112e. Les deux années Tebboune sont donc parmi les années où l’Algérie est classée comme les plus catastrophiques dans le domaine, pendant la médiatisation des grands procès contre la corruption.
Sauf qu’en réalité, ce marqueur «indice de perception de la corruption» représente la corruption ressentie, c’est-à-dire ce que pensent les habitants d’un pays de leur régime, car, évidemment, dans les pays corrompus, il n’existe pas de données publiques sur la corruption dans le secteur public.
Sauf qu’en réalité, ce classement se fait aussi avec des données issues de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, qui n’a rien à voir avec la Confédération africaine de football, et des indices comme l’étendue de la bureaucratie, la non-indépendance de la justice, la non-transparence dans les attributions de marchés, l’absence de démocratie économique et l’ampleur du marché parallèle, autant de paramètres favorisant la corruption.
Alors ? La population n’a que très peu d’estime pour son gouvernement, qui lui-même n’a que très peu d’estime pour son peuple dont il estime que sa place est en prison.
Mais il n’a aussi que peu d’estime pour les propres membres de son gouvernement, pour la Banque mondiale ou les ONG, pour les ours blancs, la poésie, les élections ou les libertés. C’est un problème de perception, un corrompu ne se sent pas voleur, mais simplement plus intelligent que les autres.