La manifestation du 26 mars 1962, à caractère insurrectionnel marqué, n’a pas été seulement attisée par l’OAS, comme l’a déclaré Emmanuel Macron.
Elle a été au contraire conçue de manière réfléchie et cynique par les dirigeants de l’OAS à Alger», a réagi Jean-Philippe Ould Aoudia, président de l’association Les Amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et de leurs compagnons.
Réagissant à la déclaration du président Macron sur la fusillade du 26 mars 1962 à Alger à l’appel de l’OAS, qui a qualifié cet événement de «crime impardonnable pour la République», le 26 janvier 2022, le président de l’association Les Amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et de leurs compagnons, Jean-Philippe Ould Aoudia, a dans un communiqué rendu public indiqué que «la manifestation du 26 mars 1962, à caractère insurrectionnel marqué, n’a pas été seulement attisée par l’OAS, comme l’ a déclaré Emmanuel Macron sur les conseils de l’Historien de la Présidence.
Elle a été au contraire conçue de manière réfléchie et cynique par les dirigeants de l’OAS à Alger, ainsi que le démontre de manière irréfutable, documents à l’appui, l’étude réalisée par l’historien Alain Ruscio. Etude qui reste la référence sur ce point».
Rappelant que sept jeunes appelés du contingent ont été mitraillés à bout portant par les commandos de Bab El Oued le 21 mars 1962 et que de ce massacre devait découler une série d’événements tragiques, Jean-Philippe Ould-Aoudia considère que dans la mesure où le 26 janvier 2022 un hommage a été rendu «deux mois avant la date anniversaire de la manifestation pro-OAS du 26 mars 1962, rien ne s’oppose à ce que la présidence de la République rende aujourd’hui hommage aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs assassinés par l’OAS le 15 mars 1962 à Alger. Ou bien aux victimes du 8 février 1962 à Charonne et, à travers elles, à toutes les victimes de cette organisation terroriste et raciste : civiles, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République». «Emmanuel Macron a aussi critiqué ‘‘des soldats français, déployés à contre- emploi, mal commandés, moralement atteints qui ont tiré sur des Français’’». «C’est oublier que les responsables du maintien de l’ordre à Alger en 1962 ne pouvaient plus compter sur les unités parachutistes.
Certaines d’entre elles avaient déjà refusé de rétablir l’ordre le 24 janvier 1960 lors de l’affaire des Barricades. D’autres avaient participé au putsch visant à renverser la République fin avril 1961. De nombreux éléments de ces régiments de choc avaient rejoint l’OAS. Les autorités d’Alger ne pouvaient pas compter non plus sur la Gendarmerie mobile qui venait de perdre une vingtaine d’hommes abattus par l’OAS.
Pour défendre la République à Alger, le commandement ne pouvait compter que sur le loyalisme du 4e Régiment de tirailleurs composé à majorité de musulmans. Emmanuel Macron aurait bien été inspiré de rendre hommage à ces Français d’origine européenne qui ont formé l’ultime rempart de la République le 26 mars 1962, face à l’insurrection fomentée par l’OAS». Et de se demander si le président Macron n’aurait pas «cédé aux menaces contenues dans la lettre ouverte que lui a adressée la présidente du Cercle algérianiste huit jours auparavant, posant des conditions à la présence de pieds-noirs à l’Elysée».
Soit qu’il retire son propos qualifiant la colonisation de crime contre l’humanité dans une interview à Echourouk en 2017 alors qu’il était candidat à l’élection présidentielle.