La journée du 13 avril 2022 correspond au 64e anniversaire de la création de la glorieuse équipe du FLN. Une équipe constituée de footballeurs professionnels qui ont quitté la France et leurs clubs respectifs le 13 avril 1958 pour rejoindre Tunis et former ce qui allait être une formation de légende.
La première vague de joueurs qui ont abandonné la gloire et l’argent était constituée de dix (10) joueurs. Au fil des mois ils seront rejoints par d’autres joueurs. L’histoire de la glorieuse équipe du FLN reste à écrire.
Les principaux acteurs de cette page d’histoire (joueurs, entraîneurs, dirigeants et responsables qui ont vécu ces instants) ne se sont pas tous exprimés sur le sujet.
Il en a résulté des versions parfois contradictoires sur le pourquoi et le comment de la naissance de la glorieuse équipe du FLN. Ils ne sont pas nombreux ceux qui ont approfondi cette question.
Notre confrère, le regretté Rabah Saadallah, est le co-auteur avec Djamel Benfars, en 1985 d’un livre de qualité La glorieuse équipe du FLN, avec des témoignages des principaux acteurs. Toutefois, les avis sur les conditions de la naissance de cette sélection nationale divergent chez ceux, ils ne sont pas nombreux malheureusement, qui ont essayé de contribuer à l’écriture de l’histoire de la glorieuse équipe du FLN.
On note, avec regret, l’absence dans le débat des acteurs qui étaient sur le terrain, à savoir les joueurs. Très peu d’entre eux, pour ne pas dire presque personne, n’a contribué à écrire sur cette histoire. Le propos, ici, n’est pas de rappeler les circonstances qui ont concouru à la création de cette équipe de légende.
Plus d’un demi-siècle plus tard, il ne reste que trois (3) survivants qui peuvent encore apporter leur témoignage et éclairage sur les conditions de la création de la glorieuse équipe du FLN. Il s’agit de Rachid Mekhloufi, Mohamed Maouche et Abderrahmane Defnoun. Ils sont malades. Tous les trois ont plus de 80 ans.
Avant que les derniers survivants ne rejoignent leurs amis et coéquipiers auprès du Seigneur, il est temps d’accorder à tous les membres de la glorieuse équipe du FLN la place qu’ils méritent dans l’histoire de l’Algérie. La valeur et la portée de leur engagement dans le combat libérateur doit être reconnu à la hauteur de l’acte accompli. 60 ans après l’indépendance, leurs familles attendent une reconnaissance à la hauteur de l’engagement de leurs parents.
Beaucoup revendiquent que soit consacrée une journée nationale de la glorieuse équipe du FLN. D’autres plaident pour que le sacrifice des joueurs, qui ne l’oublions pas ont tourné le dos à leur carrière professionnelle pour porter très haut la voix de l’Algérie combattante, soit enseigné à l’école et inscrit dans les manuels scolaires. C’est comme ça et pas autrement que sera perpétué la mémoire et l’histoire des joueurs et de leur parcours. L’Algérie reconnaissante leur doit au moins cela.
Les enfants des joueurs de la glorieuse équipe du FLN se déclarent disposés à perpétuer le souvenir et l’histoire de leurs parents. Ils projettent de constituer une association qui maintiendra la flamme. Ils ne revendiquent aucun avantage matériel. Ils veulent seulement préserver l’image et la mémoire de cette magnifique histoire qui a débuté au printemps 1958.
Un enfant d’un membre (disparu) de l’équipe du FLN dit à ce sujet : «Notre ambition est de créer une association d’enfants de joueurs de la glorieuse équipe du FLN pour maintenir en vie leur souvenir, la noblesse de leur engagement, et la riche histoire qu’ils ont léguée à l’Algérie et ses enfants».
A priori, ces objectifs seront difficiles à concrétiser à la lumière du passage consacré à la glorieuse équipe du FLN dans les nouveaux statuts de la FAF qui précisent que «la glorieuse équipe du FLN : organisation regroupant les membres de la glorieuse équipe du FLN. La qualité de membre de l’équipe du FLN ne peut être accordée à aucune autre personne ou entité qui voudrait se substituer à la glorieuse équipe du FLN».
Ce passage des statuts est significatif. Les enfants des joueurs de la glorieuse équipe du FLN ne pourront même pas faire partie de l’assemblée générale de la FAF et participer aux travaux même en tant qu’observateurs. Sur ce chapitre un autre enfant de joueur de la glorieuse équipe du FLN lance : «Personne ne doit avoir peur si des enfants des joueurs qui ont fait le choix de défendre leur pays cherchent à trouver le moyen de protéger la mémoire et le combat de leurs parents.
Et où mieux peuvent-ils le faire si ce n’est dans une structure comme l’assemblée générale de la FAF. Non pas pour courir derrière des postes, des avantages, mais simplement pour continuer à faire vivre leur histoire.
Où est le mal si un ou deux enfants de la glorieuse équipe, choisis par les autres enfants, siègent au sein de l’AG sans voix délibérative ?». Aux dernières nouvelles, Abderrahmane Defnoun (86 ans) victime d’un œdème pulmonaire devait quitter l’hôpital hier. Ses proches indiquent qu’ils galèrent depuis trois (3) ans pour récupérer sa pension (revalorisée) qu’il n’a pas perçue tout au long des années indiquées.