Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présenté vendredi ses condoléances à la famille du brigadier de police, Houari Abderrahim, décédé après avoir été percuté par un chauffard pendant l'exercice de ses missions. «Mes condoléances à la famille du défunt et à celle de la Sûreté nationale», a écrit le Président Tebboune sur son compte Twitter.
En plus d’un policier en service, c’est toute une famille de huit personnes, dont cinq enfants, qui fut décimée hier dans un accident de la route. Cet accident est survenu vendredi soir entre un véhicule léger et un semi-remorque à Batna, a indiqué samedi la Protection civile dans un communiqué. Si le drame est d’une violence rare, c’est toutefois le quotidien de l’Algérie sur les routes, et cela d’année en année en zone urbaine ou en zone rurale. Les services de la Sûreté nationale sont mobilisés contre un ennemi invisible qui fait chaque semaine un carnage routier que communique la DGSN. Pour la première semaine de cette nouvelle année, neuf personnes ont trouvé la mort et 367 autres ont été blessées dans 324 accidents de la route survenus en zones urbaines durant la période allant du 27 décembre 2022 au 2 janvier, à ce bilan sont à ajouter les huit membres d’une même famille fauchés hier sur la route. Les services de La DGSN sont catégoriques : «Le facteur humain reste la principale cause de ces accidents (95%), notamment, en raison du non-respect du code de la route et de la distance de sécurité, l'excès de vitesse et au manque de concentration au volant, outre l'état du véhicule.» La vitesse sur les routes est la principale cause des accidents de la route en Algérie. Selon la direction nationale de la Sécurité routière, le pays avait enregistré en 2021 près de 22 000 accidents qui avaient fait au total 2643 morts et 11 479 blessés.
Pour l’année 2022, les autorités évoquent un premier bilan de plus de 32 200 accidents de la route, 1105 décès et 40 000 blessés, mais d’un regard synoptique, il semble déjà bien lourd. L’actualité va à une vitesse telle, que les morts sur les routes semblent à être ajoutés aux statistiques, aux faits anecdotiques : le 14 décembre dernier dans la wilaya de M’sila fut enregistré le bilan le plus lourd, et au niveau de la wilaya de Bordj Badji Mokhtar plus exactement au niveau de la route nationale (RN) n°45, dans la daïra d'Echlal où 16 personnes sont décédées et 3 autres blessées dans un accident de la circulation. Par ailleurs, le renversement d’un bus transportant des passagers, faisant la liaison entre Boussada et M’sila, a fait au moins 8 décès. Le 24 août dernier un accident dans la wilaya de Naâma a fait 10 morts, et 42 blessés. Ces annonces semblent aujourd’hui être rentrées dans la banalité du quotidien des Algériens. Mais comment expliquer, la banalisation de cette violence symbolique, qui démarre du non-respect du code de la route, à un comportement meurtrier qui mène à enlever des vies à l’échelle nationale et à un rythme effrayant.
Si dans les zones urbaines à forte densité de circulation routière les rapports de la DGSN indiquent que les raisons sont à imputer au facteur humain, il en est de même sur les routes du Sud dont les bilans sont tout aussi lourds, sinon plus. Il y a une urgente nécessité à l’établissement d’une politique coercitive comme l’a indiqué le président Abdelmadjid Tebboune le 11 septembre dernier lors du Conseil des ministres. Autrement rien ne changera, car l’origine du problème est dans l’irrespect de l’espace commun qu’est une route. Pour preuve, les services de la Sûreté de wilaya d'Alger ont enregistré plus de 20 000 infractions routières au cours du mois de novembre dernier. L. T.