La directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, est à Bagdad lundi, coup d'envoi d'une visite de trois jours en Irak durant laquelle elle se rendra sur plusieurs chantiers de reconstruction et discutera avec les responsables du soutien à la culture et à l'éducation. À l'occasion de ce premier déplacement en Irak, Audrey Azoulay rencontrera lundi dans la capitale le président Abdel Latif Rachid et le premier ministre Mohamed Chia al-Soudani.
«C'est une visite dédiée à la reconstruction de l'Irak et à l'investissement de l'Unesco pour la reconstruction de l'Irak», a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.
Outre une visite au Musée national, Audrey Azoulay va parcourir lundi le centre-ville historique de Bagdad et notamment la rue al-Moutanabi, célèbre pour ses bouquinistes. «Il y a des réflexions en cours de la part des autorités irakiennes pour entretenir ce patrimoine. L'idée est de voir comment l'Unesco pourrait aider à le mettre en valeur et permettre à cette vie culturelle de continuer à se redévelopper en Irak», a souligné le porte-parole de l'Unesco.
L'Irak, qui compte six sites inscrits au patrimoine mondial, est le berceau des civilisations de Sumer, d'Akkad, de Babylone et d'Assyrie, auxquelles l'humanité doit l'écriture et les premières villes. Le pays a souffert du pillage et du trafic de ses antiquités: après l'invasion américaine de 2003 contre le régime de Saddam Hussein ayant ouvert une des pages les plus sanglantes de l'histoire irakienne, puis avec la montée en puissance des djihadistes du groupe État islamique (EI). En 2003, le musée de Bagdad n'avait d'ailleurs pas été épargné par les pillages.
Lors de sa visite lundi, Audrey Azoulay va «rendre hommage» au personnel qui depuis 2003 planche à la restitution des antiquités. «En 20 ans, ils ont fait un travail énorme de récupération pour retrouver les œuvres irakiennes dispersées», a souligné le porte-parole.
La directrice de l'Unesco sera mardi à Mossoul pour inspecter les chantiers de réhabilitation engagés par son institution dans la métropole du nord de l'Irak, un temps bastion de l'EI qui y a enchaîné les destructions avant d'en être chassé en 2017, au prix de batailles dévastatrices. Elle sera mercredi à Erbil, capitale du Kurdistan autonome, et dont la citadelle est classée au patrimoine mondial.