Depuis lundi, j’attends mon audition par les enquêteurs, désignés par notre directeur régional pour situer les responsabilités dans mon affaire d’agression contre ma personne dont l’auteur est un inspecteur de qui, je dépends au port de Annaba. Personne ne m’a encore convoqué pour m’auditionner. » C’est ce qu’a affirmé, hier, Abdelhakim Dilem, 55 ans, un agent de brigade, suspendu il y a deux semaines par l’inspecteur de la division des douanes de Annaba. La décision d’ouverture d’une enquête par la direction régionale des douanes algériennes a été prise lorsque l’agent Abdelhakim avait entamé, dans la matinée du lundi 5 décembre, une grève de la faim à l’entrée du port d’Annaba, pour dénoncer, selon lui, ce qui semble être un « parti pris » de l’inspecteur divisionnaire, dans son affaire qui l’oppose à son inspecteur. Outre la grève de la faim, l’agent a placé une bannière sur la clôture du port, sur laquelle, il est écrit en langue arabe : « Je suis en grève de la faim. Douanier au port d’Annaba et victime d’une suspension arbitraire de la part de l’inspecteur divisionnaire. Je lance un appel de détresse au Président de la République Abdelmadjid Tebboune ». Ebruitée, son affaire a drainé de nombreux curieux et même la presse qui s’est emparée de l’affaire. Aux médias, l’agent Dilem, 32 ans de louables services, a raconté sa mésaventure : « Alors que j’étais dans mon véhicule à ma sortie, jeudi matin, après une nuit de service au port de Annaba, j’ai été interpellé violemment par mon inspecteur. J’ai pris la fuite vers l’inspecteur principal des brigades qui, heureusement, m’a sauvé. Déboité à l’épaule, j’ai consulté aux urgences médicales dont le médecin m’a prescrit, outre des médicaments, quatre jours d’arrêt de travail. Le lendemain, le médecin légiste m’a délivré une incapacité physique de deux jours. Ce qui n’a pas empêché le divisionnaire à me sanctionner, sans enquête ni confrontation avec mon agresseur qui, lui, n’a pas été inquiété ». Et de regretter : « Pis, j’ai demandé à le voir, il m’a exigé de signer un PV, me reconnaissant dans le tort pour accepter de me recevoir. Mon agresseur, malheureusement, n’a pas été soumis au même traitement. Le représentant du syndicat des douanes dont le mandat a expiré depuis plusieurs mois s’est rangé du coté de la direction en m’invitant à me soumettre aux exigences du divisionnaire. M’estimant, lésé dans mes droits, j’ai protesté à ma manière en recourant à la justice de mon président de la république Abdelamdjid Tebboune». Récemment, un responsable dans le service régional de la lutte contre la fraude a défoncé une porte de son service dont nous détenons les photos des dégâts n’a, paradoxalement, pas été inquiété, même si la gravité de l’acte relève de la commission disciplinaire. Rappelons que les agents de brigades attendent toujours leur mouvement qui tarde à venir. En mars 2023, ils boucleront deux années alors que la réglementation prévoit un mouvement, chaque année, au plus tard.