La dette française poursuit sa folle envolée et atteint 3228,4 milliards d’euros

27/09/2024 mis à jour: 08:13
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La France fait face à une situation budgétaire alarmante avec une dette publique atteignant 3 228,4 milliards d’euros à la fin du deuxième trimestre 2024, soit 112% du PIB. Cette dette ne cesse de croître, ajoutant près de 69 milliards d’euros en seulement trois mois et 127 milliards au cours du premier semestre. L’augmentation est principalement portée par la dette de l’État et des administrations de sécurité sociale, tandis que celle des collectivités locales a légèrement diminué grâce à des efforts de désendettement.

Les chiffres révèlent une progression inquiétante de la dette au fil des décennies : elle a franchi les 1 000 milliards d’euros en 2003, les 2 000 milliards dix ans plus tard, et les 3 000 milliards en 2023. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, l’augmentation s’est intensifiée avec la pandémie de Covid-19 et le « quoi qu’il en coûte », ajoutant plus de 560 milliards d’euros entre fin 2019 et fin 2022. Depuis, la dette a encore progressé de 275 milliards d’euros, notamment en raison de mesures en faveur du pouvoir d’achat.

La France se classe parmi les pays les plus endettés de l’Union européenne, avec un ratio dette/PIB de 110,8%, derrière la Grèce et l’Italie, et bien au-dessus de la moyenne de la zone euro. Alors que certains pays, comme la Grèce et le Portugal, ont réussi à réduire leur endettement, la France n’a enregistré qu’une baisse marginale.

La situation est d’autant plus préoccupante avec la hausse des taux d’intérêt, augmentant le coût du service de la dette. Selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, les dépenses en intérêts surpassent désormais celles pour l’éducation. Il plaide pour un équilibre entre réduction des dépenses publiques et hausses ciblées des impôts. Pierre Moscovici, de la Cour des comptes, soutient qu’il existe des opportunités d’économies sans compromettre les services publics.

Le gouvernement reconnaît la gravité de la situation et prévoit des mesures pour réduire les dépenses et augmenter certains prélèvements, notamment pour les entreprises et les contribuables les plus aisés, tout en écartant une hausse généralisée des impôts. Ces mesures seront détaillées lors de la présentation du projet de loi de finances le 9 octobre prochain.

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