L’Algérie renforce ses capacités de production de blé et multiplie les initiatives en vue d’améliorer les conditions de culture et de collecte de cette céréale très prisée par les consommateurs algériens.
L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a passé une nouvelle commande mercredi dernier pour une quantité de blé de meunier estimée entre 130 000 et 150 000 tonnes. L’appel d’offres international visait, selon des négociants européens, l’expédition vers deux ports, Mostaganem et Ténès, pour un prix d’achat moyen se situant entre 248 et 250 dollars par tonne métrique, fret compris. Les commerçants évoquent une origine facultative du blé commandé et spéculent sur une provenance de la région de la mer Noire, notamment de Russie, d’Ukraine, de Roumanie et de Bulgarie.
Pour la période de livraison, les données sont plutôt évasives et tablent sur une transaction comprenant des expéditions du 1er au 15 août, du 16 au 30 août, du 1er au 15 septembre, du 16 au 30 septembre, du 1er au 15 octobre et du 16 au 30 octobre. Les quantités et les prix négociés peuvent changés car il ne s’agit pour l’heure que d’estimations de la part de négociants.
En plus de ses importations devant atteindre, selon les estimations de la FAO, 14 millions de tonnes de céréales en 2024/25, dont 8,7 millions de blé, l’Algérie renforce ses capacités de production de blé et multiplie les initiatives en vue d’améliorer les conditions de culture et de collecte de cette céréale très prisée par les consommateurs algériens.
Sur le marché international, les prix du blé ont bondi en réaction à la forte demande après une longue période de tiédeur des cours due aux conditions de récolte difficiles dans plusieurs régions du monde.
«Des exportations de blés, avec l’Egypte et l’Algérie parmi les principaux importateurs, ont été signalées jeudi, ce qui implique une forte demande», note Mark Soderberg, analyste principal des marchés agricoles chez ADM Investor Services, en précisant que le blé de septembre avait été «survendu» et qu’il avait augmenté lorsque les négociants ont trouvé de belles opportunités de vente.
Impact des inondations
Le contrat de blé le plus actif sur le Chicago Board of Trade (CBOT) a terminé en hausse de 19 cents à 5,79-1/2 dollars le boisseau. Selon l’USDA, département américain de l’Agriculture, les ventes nettes de blé à l’exportation pour la semaine achevée le 20 juin se sont élevées à 667 000 tonnes métriques pour 2024/25, bien au-delà des estimations oscillant entre 200 000 et 600 000 tonnes. «Les prix plus bas font ce qu’ils doivent faire, et cela encourage la demande d’achat», indique Soderberg.
En attendant le rapport trimestriel de l’USDA sur les stocks pour le mois de juin, les négociants guettent l’impact des inondations et de la chaleur extrême dans les principales régions productrices. Par ailleurs les pays du bloc des BRICS prévoient la création d’une Bourse des céréales. Cette annonce faite hier par le ministre russe de l’Agriculture, Oksana Lut, précise que cette Bourse «permettrait aux acheteurs de s’approvisionner directement auprès des producteurs».
Affirmant que l’idée a reçu le soutien du président russe, Vladimir Poutine. «Nous travaillerons avec nos collègues sur la création et le développement de cette plateforme et sur la possibilité de règlements dans les monnaies nationales des pays BRICS», déclare le ministre à l’issue d’une réunion ayant regroupé les ministres de l’Agriculture des pays du bloc économique, dont le prochain sommet est prévu en octobre en Russie.
Le groupe des BRICS représente 30% des terres agricoles mondiales, indique le centre d’exportation russe Agroexport, 40% de la production mondiale de céréales et de viande, près de 40% des produits laitiers et plus de 50% de la production totale de poissons et de fruits de mer.