L'armée nord-coréenne a déclaré qu'elle allait étendre et intensifier ses exercices militaires en vue de «la préparation à la guerre», ont rapporté mardi 7 février les médias d'État, à l'approche d'une importante parade militaire.
Cet engagement a été pris lors d'une réunion tenue lundi sous la direction du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, à la suite d'exercices aériens conjoints de la Corée du Sud et des États-Unis la semaine passée.
Préparer la guerre
À l'ordre du jour, figurait «l'élargissement et l'intensification constants des opérations et des exercices de combat de l'Armée populaire coréenne (...) afin de strictement perfectionner la préparation à la guerre», selon l'agence officielle KCNA.
En parallèle, des images satellites privées suggèrent que «des préparatifs importants en vue d'une parade» militaire sont en cours dans la capitale Pyongyang, en amont de fêtes nationales qui auront lieu en février.
Le 8 février, la Corée du Nord célèbre l'anniversaire de la fondation de ses forces armées, et le 16 février, l'anniversaire de Kim Jong-il, père et prédécesseur de l'actuel leader nord-coréen, Kim Jong-un.
L'état-major inter-armées sud-coréen a déclaré mardi surveiller de près les zones entourant le terrain d'entraînement militaire de Pyongyang, ajoutant y avoir constaté une «forte augmentation du personnel et des véhicules» ces derniers jours.
«Ligne rouge»
La semaine dernière, Séoul et Washington ont organisé des exercices aériens avec des bombardiers stratégiques et des avions de chasse furtifs, provoquant la colère de Pyongyang, qui a déclaré que de telles manœuvres pourraient «déclencher une confrontation totale».
Cette démonstration de force des deux puissances alliées intervient après que le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, et son homologue sud-coréen ont annoncé une coopération accrue en matière de sécurité face à Pyongyang.
Pour la Corée du Nord, qui perçoit ces manœuvres aériennes comme des répétitions en vue d'une invasion de son territoire, la décision de Séoul et Washington d'intensifier leurs exercices conjoints a franchi «une ligne rouge extrême», a déclaré le ministre nord-coréen des Affaires étrangères.
Le ministère sud-coréen de la Défense a déclaré lundi qu'un ballon nord-coréen avait traversé son espace aérien au cours du week-end, mais a conclu qu'il ne représentait pas une menace.
Il s'agirait d'un ballon météorologique, a rapporté l'agence de presse Yonhap qui cite des responsables. Le ministère de la Défense a déclaré avoir pris des «mesures» sans donner plus de détails. Samedi, Washington a abattu un ballon de surveillance chinois présumé, Pékin affirmant qu'il s'agissait d'un engin civil qui avait accidentellement pénétré dans l'espace aérien américain.
Renforcer l'armée
Selon Hong Min, chercheur à l'Institut coréen pour l'unification nationale, un organisme de recherche basé à Séoul, la réunion de lundi des gradés nord-coréens visait à souligner que le pays était prêt à faire face aux prochains exercices militaires conjoints et à la guerre. Yang Moo-jin, professeur à l'Université d'études nord-coréennes de Séoul, a ajouté que la réunion signalait la détermination de Pyongyang à «renforcer agressivement son armée».
Le dirigeant nord-coréen avait appelé début janvier à une «augmentation exponentielle de l'arsenal nucléaire» de la Corée du Nord, incluant la production en masse d'armes nucléaires tactiques et le développement de nouveaux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Kim Jong-un a également déclaré que son pays devait «renforcer massivement (sa) force militaire» en 2023 en réponse «aux manœuvres militaires inquiétantes des États-Unis et d'autres forces hostiles».