La colère sociale ne faiblit pas

03/03/2025 mis à jour: 00:41
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La colère sociale continue de couver dans plusieurs secteurs au Maroc, plus de trois semaines après la grève générale des 5 et 6 février dernier.

La  Coordination nationale du secteur de la santé  a exprimé son inquiétude face à la situation actuelle du secteur, marquée par des tensions croissantes et un manque de visibilité sur les réformes en cours, a rapporté, hier, le site électronique « hespress ».  Elle  a dénoncé le retard dans l’application de l’accord du 23 juillet 2024 et met en garde contre une crise imminente, a ajouté la même source.

Dans un communiqué, la Coordination nationale du secteur de la santé  a alerté sur la détérioration continue des conditions de travail et l’absence d’engagement du ministère de la Santé envers ses partenaires sociaux. Elle a critiqué la gestion actuelle, qu’elle juge « opaque et unilatérale », et reproche au ministre ainsi qu’au chef du gouvernement leur manque de réactivité quant à la mise en œuvre de l’accord signé en juillet 2024, écrit le média marocain.

Face à cette impasse, les syndicats ont annoncé la tenue d’une conférence de presse et n’excluent pas un programme de mobilisation intensifié si leurs revendications restent sans réponse. La Coordination syndicale  a déploré aussi une situation marquée par l’absence de concertation et de dialogue social, alors que le secteur de la santé est en pleine phase de réforme.

Selon le communiqué, l’actuelle équipe dirigeante du ministère adopte une approche fermée, sans vision claire ni calendrier précis pour la mise en œuvre des engagements pris. Les syndicats dénoncent également le silence du gouvernement face aux retards accumulés, soulignant que cette attitude risque d’entraîner une paralysie totale du secteur.

Dans le secteur de  l’enseignement supérieur, les enseignants des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire dénoncent une détérioration préoccupante de leurs conditions de travail et de formation, selon l’agence APS.

Entre surpopulation estudiantine, manque criant de ressources et affaiblissement progressif des CHU face à la montée du secteur privé, enseignants et étudiants se retrouvent confrontés à une impasse qui compromet gravement l’avenir du système de formation médicale au Maroc, selon la même source.

Malgré les multiples alertes lancées par le syndicat national de l’enseignement supérieur et les courriers adressés aux ministères concernés, le gouvernement a choisi d’ignorer la crise. Pourtant, la situation ne cesse d’empirer : les centres hospitaliers universitaires perdent progressivement leur rôle central, faute d’une réforme cohérente et de la mise en œuvre des textes législatifs adoptés il y a plus de six mois.

Pour rappel, une grève nationale avait secoué le Maroc, les 5 et 6 février, après l’adoption d’une loi sur le droit de grève jugée « liberticide » par les syndicats marocains. Cette mobilisation intervenait dans un contexte socioéconomique dégradé, entre hausse des prix, chômage et dégradation du pouvoir d’achat.


 

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