Bruxelles a décidé mardi d’imposer une surtaxe douanière allant jusqu'à 35% sur les voitures à batterie de fabrication chinoise pour cinq ans. Certains acteurs craignent un «conflit commercial».
La Chine a officiellement saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester la décision de l'Union européenne d'instaurer des surtaxes douanières sur les voitures électriques chinoises, considérée comme une mesure protectionniste. Adoptée par la Commission européenne malgré les objections de certains États membres, dont l'Allemagne, cette décision impose des surtaxes pouvant atteindre jusqu'à 35 %, en plus des 10 % de taxe déjà en place. Cette mesure est prévue pour une durée de cinq ans, afin de contrer ce que l'UE considère comme une concurrence déloyale facilitée par les subventions étatiques chinoises.
Le ministère chinois du Commerce a dénoncé cette initiative comme une démarche protectionniste, affirmant que la Chine protégera les intérêts de ses entreprises. En réponse, elle a menacé de représailles commerciales, notamment par des enquêtes antidumping visant certains produits européens, comme le porc, les produits laitiers, et les eaux-de-vie, dont le cognac.
Cette escalade inquiète les milieux économiques des deux côtés. En Allemagne, les constructeurs automobiles, très dépendants du marché chinois, craignent des représailles. L'Allemagne, avec la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie, et Malte, a voté contre la mesure de l’UE, soulignant les risques d’un potentiel conflit commercial. La France, de son côté, s’est félicitée de cette décision comme une étape clé pour la protection de l’industrie européenne, bien que les producteurs de cognac, en particulier, redoutent les répercussions.
Cette querelle s'inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales entre la Chine et l'Occident, qui lui reproche des pratiques de concurrence déloyale dans divers secteurs. Le différend pourrait se poursuivre dans le cadre des consultations de l'OMC, où la Chine espère parvenir à une solution, tout en maintenant un dialogue avec l'UE.